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L'euro plonge à nouveau et entraîne dans son sillage les Bourses d'Europe et d'Asie

Alors que la situation de la Hongrie alimente les inquiétudes, la monnaie européenne a atteint, ce lundi, son plus bas niveau en quatre ans. La Bourse de Tokyo, première place financière en Asie, a terminé sur une perte de 3,84 %.

AFP - L'euro a plongé lundi à son plus bas niveau depuis quatre ans et a entraîné avec lui les places financières en Asie et en Europe dans la matinée, sur fond d'inquiétudes au sujet de la Hongrie et de chiffres décevants concernant l'emploi aux Etats-Unis.

Les marchés européens, qui avaient ouvert en forte baisse, récupéraient cependant une partie de leurs pertes dans l'après-midi.

Vers 15h45, Paris était en repli de 1,15%, Londres reculait de 0,63%, Francfort de -0,73%. Milan repassait dans le vert (+0,33%, tandis que Madrid ne cédait plus que 0,56% et Lisbonne 0,28%. Seule la Bourse grecque continuait à se replier fortement (-3,83%)

La Bourse de New York a ouvert de son côté en petite hausse, tentant de se remettre de ses lourdes pertes enregistrées en fin de semaine: le Dow Jones gagnait 0,19% et le Nasdaq 0,26%.

La première place financière en Asie, Tokyo, avait terminé sur une perte de 3,84%, son plus bas niveau de clôture depuis le 30 novembre 2009, entraînant à la baisse les autres Bourses asiatiques et européennes.

Vendredi, les Bourses européennes avaient terminé en net recul: Londres en baisse de 1,63%, Paris de 2,86%, Francfort de 1,91%, Madrid, Milan et Athènes largement au-delà de 3%, avant qu'à New York, le Dow Jones ne perde 3,16% et le Nasdaq 3,64%.

"La peur autour de la crise de la dette européenne revient nous hanter car les problèmes ne sont pas résolus", a expliqué Daphne Roth, analyste de marché à ABN Amro Private Bank à Singapour, citée par Dow Jones Newswires.

Les investisseurs restaient sous le coup des déclarations alarmistes, jeudi, de hauts responsables du parti au pouvoir en Hongrie sur la situation économique du pays, l'un d'eux jugeant que "la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce".

Pour autant, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a fait savoir lundi qu'il n'avait "aucun élément particulier d'inquiétude" concernant la situation financière de la Hongrie et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a rejeté toute comparaison entre la situation budgétaire catastrophique de la Grèce, et celle de la Hongrie.

Malgré ces commentaires se voulant rassurants, l'euro continuait à perdre du terrain face au dollar lundi, effaçant son rebond de la matinée, les cambistes optant pour la prudence en l'absence d'indicateurs majeurs, avec la Hongrie dorénavant dans leur ligne de mire.

Vers 13H45 GMT (15H45 à Paris), la devise européenne valait 1,1953 dollar, contre 1,1972 dollar vendredi à 21H00 GMT, après être tombée à 1,1877 dollar vers 01H50 GMT, son plus bas niveau depuis le 10 mars 2006.

Sur le front des obligations, la situation restait relativement calme, avec un taux à dix ans de 8,114% pour la Grèce et de 5,161 pour le Portugal.

Les places financières ont réagi en outre à une statistique décevante publiée vendredi aux Etats-Unis, selon laquelle 431.000 emplois ont été créés en mai, nettement moins que le demi-million espéré.

"Ce n'est pas la fin du monde car la plupart des données économiques sur les Etats-Unis sont très bonnes", a relativisé Chris Blair, conseiller client à la société de gestion des ressources humaines Patersons.

"Mais le marché reste très nerveux et la moindre nouvelle négative en Europe est montée en épingle", a-t-il estimé.

Le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a réaffirmé dimanche sa confiance dans l'euro.

Signe de la défiance qui continue de régner sur les marchés, les banques de la zone euro ont déposé dans la nuit de dimanche à lundi un nouveau montant record à la Banque centrale européenne (BCE), préférant ainsi s'assurer un rendement, certes bas, mais sûr.

Réunis à Busan (Corée du Sud) vendredi et samedi, les ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20 se sont félicités pour leur part d'une reprise économique "plus rapide que prévu", mais n'ont pas discuté de la baisse de l'euro, selon le ministre britannique des Finances, George Osborne.

Par ailleurs la rencontre prévue lundi à Berlin entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy a été reportée au lundi 14 juin à la demande des Allemands. M. Sarkozy et Mme Merkel doivent préparer le sommet européen de Bruxelles le 17 juin et discuter de la coordination économique européenne.

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