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Rafael Nadal remporte son cinquième titre aux Internationaux de France

Déjà vainqueur du tournoi à quatre reprises, l'Espagnol Rafael Nadal a remporté son cinquième titre à Roland-Garros en battant en finale le Suédois Robin Söderling (6-4, 6-2, 6-4). Et ravit au passage la place de numéro un mondial à Roger Federer.

AFP - Eclipsé l'an passé par Roger Federer, Rafael Nadal a réussi sa reconquista dimanche à Roland-Garros en battant en finale Robin Soderling, l'homme qui l'avait sorti en 2009, pour remporter un 5e titre titre qui le réinstalle en tête du classement mondial aux dépens du Suisse.

Ce succès en trois sets 6-4, 6-2, 6-4 ne pouvait être plus doux pour l'Espagnol, car il efface l'un des souvenirs les plus pénibles de sa carrière. Déjà gêné par des douleurs aux genoux qui allaient empoisonner le reste de sa saison, il avait subi l'an passé sa première défaite à Paris, dans une ambiance franchement hostile.

Après ce coup dur, il allait mettre onze mois pour soulever de nouveau un trophée, ce printemps à Monte Carlo, et seize, depuis l'Open d'Australie 2009, pour ajouter un septième titre du Grand Chelem à son palmarès, à l'égal de John McEnroe ou de Mats Wilander.

"C'est l'une des victoires les plus importantes de ma carrière", a-t-il dit, soulignant aussi qu'il avait été "très nerveux" pendant l'intégralité d'un tournoi pourtant remporté sans perdre un set, comme en 2008.

Cette année, le public du Central n'a pas marchandé ses applaudissements au Majorquin, en course pour le titre de meilleur joueur de l'histoire sur terre battue avec ce cinquième trophée qui le rapproche à une unité du record de Bjorn Borg, à 24 ans seulement.

Car en 2h 18 de match, Nadal a fait une éblouissante démonstration des qualités qui l'ont rendu, cette année plus que jamais, presque invincible sur l'ocre. Déjà vainqueur en Principauté, à Rome et à Madrid, il est en effet le premier à réussir le "clay slam", c'est-à-dire à remporter la même année les quatre tournois les plus importants sur terre battue.

Comme il l'avait fait lors de ses trois finales gagnées d'affilée contre Federer (2006 à 2008), l'Espagnol s'est d'abord employé à mettre en échec la stratégie tout offensive de Soderling, qui savait bien que sa seule chance était de prendre le maximum de risques.

Il y est parvenu au prix de courses formidables et de passings éblouissants, ces deux armes incomparables qui font qu'on n'est jamais sûr d'avoir remporté le point contre lui, même lorsqu'il se retrouve dans une position apparemment désespérée.

Tout à gagner à Wimbledon

Ayant sauvé pas moins de sept balles de break en une manche et demie, le Majorquin a profité du découragement du Scandinave, bien meilleur que lors de sa première finale l'an passé contre Federer et même brillant par moments, mais trop souvent poussé à la faute (45 au total contre 16 à son adversaire), pour reprendre l'ascendant dans l'échange grâce à son fameux coup droit.

Soderling devait alors se résigner à avoir été seulement, comme en 2009, l'allié involontaire du futur triomphateur, lui qui avait débarrassé Nadal de son plus grand rival, Roger Federer, en quarts de finale, après avoir fait le même cadeau au Suisse l'an dernier.

Outre Soderling, le grand perdant de la journée a été le champion helvétique, qui a lâché en même temps son titre à Roland-Garros et la place de N.1 mondial, mais aussi l'occasion de battre le record des semaines passées en tête de la hiérarchie, détenu par Pete Sampras avec 286.

La prochaine pourrait mettre du temps à se présenter car le deuxième règne de Nadal, qui avait occupé la première place pendant 46 semaines entre août 2008 et juillet 2009, pourrait être assez long. Ayant peu ou mal joué pendant la seconde moitié de la saison dernière, l'Espagnol ne peut que gagner des points d'ici à la fin de l'année.

Cela commencera par le Queen's, son tour de chauffe sur herbe dès la semaine prochaine à Londres. Mais c'est surtout à Wimbledon, où il n'avait pas pu défendre son titre l'année dernière, qu'il aura une belle chance de creuser l'écart.

Quant aux réjouissances, il n'y en aura tout simplement pas. "Ca va être difficile de beaucoup célébrer. Je dois m'entraîner demain", a dit le champion.