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Les dossiers des détenus soupçonnés de liens avec les Taliban seront réexaminés

Hamid Karzaï a signé un décret créant une commission chargée de réexaminer les dossiers des prisonniers détenus pour liens avec l'opposition armée. L'initiative s'inscrit dans la droite ligne de la jirga de la paix, qui s'est achevée vendredi.

AFP - Le président afghan Hamid Karzaï a ordonné dimanche le réexamen des dossiers de tous les prisonniers soupçonnés de liens avec les talibans, notamment ceux détenus sans preuves, suivant une proposition de la jirga de la paix qui s'est tenue la semaine dernière.

"Le président a ordonné le réexamen des dossiers des personnes en détention pour liens avec l'opposition armée. Le président a émis un décret qui désigne une commission chargée de conduire un réexamen des dossiers conformément à l'article 8 de la résolution adoptée à la fin des trois jours de jirga consultative nationale de la paix", indique la présidence dans un communiqué.

Cet article stipule que le gouvernement afghan "doit prendre des mesures immédiates pour libérer de prison ceux qui sont détenus sur la foi d'informations incorrectes".

Cette commission, dirigée par le ministre de la Justice, sera composée de membres de la Cour suprême, de la commission de réconciliation, du Parquet général et de conseillers juridiques du président Karzaï.

"La commission va conduire une réexamen cohérent des dossiers et faire libérer ceux qui sont détenus sans preuves légales de leur culpabilité", souligne la présidence.

La présidence afghane n'était pas immédiatement en mesure de dire si la prison de Bagram, où sont détenus 800 Afghans, est concernée par le décret présidentiel.

Cette prison, en cours de transfert aux autorités afghanes, est encore sous le contrôle des Américains.

Il s'agit de la première mesure prise par le chef de l'Etat après la jirga de la paix qui a mobilisé la semaine dernière 1.600 représentants des tribus et de la société civile.

Après trois jours de discussions, la jirga de la paix a accouché d'une résolution en 16 points pour mettre fin à la guerre en Afghanistan.

La jirga de paix, qui n'a qu'un rôle consultatif, avait été convoquée par le président Hamid Karzaï dans le cadre de ses tentatives d'ouvrir des négociations avec les talibans.

Les talibans répètent à l'envi qu'ils ne dialogueront pas avant un retrait total des troupes internationales et ils ont, ces deux dernières années, considérablement intensifié leur insurrection.

Mais les délégués de la jirga avaient fortement insisté sur la nécessité de demander aux forces internationales de libérer "en signe de bonne volonté" les Afghans détenus "sur la foi de fausses informations".

Des centaines de personnes sont détenues dans des prisons afghanes et dans la prison de Bagram (Parwan de son vrai nom), le Guantanamo afghan.

La prison de Bagram est la "seule", selon l'Otan, contrôlée par les forces internationales.

Le transfert total du contrôle de la prison ne sera effectif que dans un an.