Que ce soit en Algérie, à Dubaï, en France ou ailleurs les supporters algériens afflueront de partout en Afrique du Sud pour assister à la 19e édition de la Coupe du monde de football, du 11 juin au 11 juillet.
Les "Fennecs" sont devenus l’objet de tous les désirs : leur exploit contre l’Égypte et leur qualification ont changé la vie de nombre de supporters.
Leurs histoires sont pour le moins étonnantes. Pour aller encourager leur équipe, certains ont été jusqu’à annuler leur mariage, d’autres ont sacrifié leurs vacances ou se sont expatriés...
Il annule son mariage pour pouvoir s’offrir un billet pour l’Afrique du Sud
Son mariage était prévu pour le mois de juin, mais dans la balance c’est le voyage en Afrique du Sud qui a pesé le plus lourd. Souhil A., un jeune de la banlieue d’Alger, a reporté son mariage afin de pouvoir s’offrir le billet d’avion.
"Nous avons attendu vingt ans avant de voir notre sélection nationale se qualifier pour le Mondial. Nous ne vivrons peut-être pas l’événement une seconde fois", explique-t-il " Alors que si je ne me marie pas aujourd’hui, je me marierai demain ou après-demain", justifie-t-il. "J’ai de la chance car j’ai réussi à jouer avec les sentiments de ma fiancée qui a accepté ma décision."
Un écran géant diffusera le match dans la salle du mariage
Pensant bien faire, Mohammed Kaaboub a réservé des mois à l’avance une salle pour célébrer ses noces. Mais il a eu "tort sur toute la ligne". "Alors, pour que tous puissent suivre la rencontre Algérie - États-Unis, le 23 juin, la fête sera interrompue, les hommes et les femmes se retrouveront exceptionnellement deux heures, le temps du match. Comme la majorité des invités menaçait de ne pas venir au mariage, j’ai décidé de mettre un écran géant dans la salle des fêtes afin que les invités puissent suivre le match", explique le futur marié.
Deux avions Cessna 172 pour suivre la sélection nationale
Hicham et Amine préparent un diplôme d’aviation dans une école à Johannesburg, le "Fly Training Service". Ils ont décidé de vivre le Mondial à " leur manière."
Dans le cadre de leur formation, chacun d’eux pilotera un avion "Cessna 172" recouvert de drapeaux algériens, et parcourra les 272 km qui séparent Johannesburg de la ville de Polokwane pour assister le 13 juin au match Algérie-Slovénie.
"A évènement exceptionnel, voyage exceptionnel" déclarent-ils. "Ainsi, le drapeau algérien sera hissé en Afrique du Sud tout au long de ce voyage, sur la terre, dans les airs et en mer", expliquent-ils.
Des îles Caraïbes à Johannesburg : 28 heures de vol et 5000 dollars
Rochedi D., avocat d’origine algérienne, vit à l’île de Saint-Thomas dans les Caraïbes. Il ne connaît de l’Algérie que très peu de choses mais il a pris la décision avec ses amis d’être au cœur de l’événement. "Cette sélection a réussi à rassembler l’ensemble des Algériens dans le monde", se réjouit Rochedi. "Elle a ravivé en nous le sentiment d’appartenir à une même terre, l’Algérie. Je n’ai pas réfléchi à la distance qui sépare l’île de Saint-Thomas de l’Afrique du Sud, ni aux 5000 dollars que coûterait le billet."
Il s’expatrie en Arabie saoudite afin de s’offrir le billet
L’histoire de Ben Rezka Mohammed al-Ouinidi avec les "Fennecs" porte en elle une dose de "folie et d’extravagance". Cadre dans la société pétrolière Schlumberger à Alger, il accepte après la qualification de l’Algérie d’être muté en Arabie saoudite. Et ce dans le seul but de pouvoir s’offrir le billet d’avion pour l’Afrique du Sud, trop cher pour lui s’il était resté à Alger.
"Dès qu’il s’agit de la sélection de mon pays, je ne sais plus ce que je fais !", reconnaît-il. "Depuis l’année dernière, ma vie est organisée en fonction du programme de la sélection nationale", ajoute-t-il.
De Dubaï à l’Afrique du Sud avec la bénédiction des parents
Hanane Lucila travaille dans un grand groupe bancaire à Dubaï. Elle est peu à peu devenue une fervente supportrice de l’équipe d’Algérie sur Internet et particulièrement sur le très populaire site dédié aux "Verts".
Pour ce voyage, Hanane a sacrifié ses vacances et ses économies. Et si au départ elle craignait la réaction de ses parents, attachés aux valeurs traditionnelles, elle a été vite rassurée. "Ma mère m’a encouragée à vivre cet évènement national exceptionnel", se réjouit-elle.