Le président égyptien, Hosni Moubarak, a ordonné la réouverture du terminal de Rafah, l'unique point de passage vers Gaza non contrôlé par l'armée israélienne. L'initiative devrait permettre de soulager la population soumise au blocus israélien.
AFP - Quelques centaines de Palestiniens ont franchi mercredi dans les deux sens le terminal de Rafah, à la frontière de la bande de Gaza et de l'Egypte, desserrant légèrement le blocus du territoire que la flottille tentait de briser.
L'ouverture du terminal, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël, que l'Egypte maintenait généralement fermé, a été ordonnée mardi par le président Hosni Moubarak pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le passage des malades.
Cette décision a été prise après l'opération meurtrière menée par les forces israéliennes au large de Gaza contre une flottille internationale qui projetait de forcer le blocus israélien de l'enclave palestinienne pour y acheminer de l'aide humanitaire.
"Le terminal de Rafah est ouvert dans les deux sens", a indiqué un responsable du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, Bachir Abou al-Najaa, dans un communiqué.
Environ 400 Palestiniens ont franchi la frontière vers l'Egypte, et quelque 200 autres sont passés dans l'autre sens, regagnant Gaza depuis le territoire égyptien, a pour sa part précisé un responsable du côté égyptien sous couvert de l'anonymat.
Au moins 800 Palestiniens devraient quotidiennement emprunter dans les deux sens le terminal, ouvert de 09H00 à 19H00 locales (06H00 GMT à 16h00 GMT), a-t-il estimé.
Les personnes autorisées à passer en Egypte ont en majorité besoin d'être soignées, ou possèdent des visas ou des permis de séjour à l'étranger et doivent sortir pour raisons humanitaires.
Les autorités égyptiennes ont en outre permis le passage à Gaza de quatre générateurs électriques, a précisé le responsable.
Neuf autres générateurs ainsi que de l'aide provenant de Russie, de Jordanie et du Croissant-Rouge égyptien, consistant en des vêtements, des tentes, des matelas, des climatiseurs doivent encore passer mercredi.
L'Egypte, régulièrement accusée de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir en permanence l'ouverture du terminal, n'a pas cette fois fixé de durée à cette mesure. D'ordinaire, les ouvertures de ce point de passage sont limitées à quelques jours par mois.
"Nous espérons que le point de passage de de Rafah restera ouvert de façon permanente et complète", a affirmé Ahmad al-Kurd le ministre des Affaires sociales du Hamas aux journalistes.
"Aucune vie ne doit être sacrifiée pour obtenir l'ouverture du point de passage", a-t-il ajouté.
"Les Egyptiens font cela pour le médias. Ils ouvrent le terminal pour un millier de personnes et le lendemain un autre millier passeront avant de le fermer, et notre souffrance recommencera", dit avec colère Oum Ahmed.
Ce sentiment est partagé par Ahmad Abou Tawil qui craint une ouverture temporaire du terminal de Rafah.
"La dernière fois que le terminal a été ouvert, j'étais sur la liste (pour passer la frontière), mais ils ont soudainement arrêté tout le processus", a-t-il dit.
Des responsables des frontières au sein du Hamas ont précisé que le Croissant-Rouge avait acheminé dans six camions du matériel médical et des générateurs ainsi que cinq minibus offerts par le prince saoudien Al-Walid ben Talal.
L'Egypte justifie le verrouillage de sa propre frontière avec Gaza par la lutte contre les trafics de toutes sortes avec l'enclave palestinienne.
Le Caire entend aussi exercer une pression sur le Hamas afin qu'il signe un accord de réconciliation avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.