
Le numéro 2 du gouvernement, Omourbek Tekebaïev (photo), a annoncé la tenue d'élections présidentielle et législatives le 10 octobre. Il a ajouté qu'un référendum aurait lieu le 27 juin sur une modification de la Constitution.
AFP - Le gouvernement intérimaire du Kirghizstan a annoncé jeudi la tenue d'élections présidentielle et législatives le 10 octobre, précédées par l'organisation d'un référendum sur une nouvelle Constitution le 27 juin.
Les dates de ces consultations ont été annoncées à la télévision nationale par Omourbek Tekebaïev, chef adjoint du gouvernement provisoire mis en place début avril lorsque l'opposition s'est emparée du pouvoir à la suite d'un soulèvement sanglant qui a renversé le président Kourmanbek Bakiev.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont appelé le gouvernement intérimaire du Kirghizstan à organiser des élections en vue de restaurer la stabilité dans ce pays pauvre d'Asie centrale.
La nouvelle Constitution sur laquelle les électeurs kirghiz devront se prononcer le 27 juin fera du Kirghizstan une république parlementaire, afin de réduire les pouvoirs du président et de prévenir l'autoritarisme, a expliqué M. Tekebaïev.
"Dans ce projet, le système politique sera établi de manière à éviter la concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne. Le président sera privé de son immunité et les membres de sa famille ne bénéficieront plus du financement de l'Etat", a précisé M. Tekebaïev.
"Le chef de l'Etat vivra avec son propre salaire", a-t-il ajouté.
La nouvelle constitution va aussi interdire qu'un seul parti politique détienne plus de 50 sièges au Parlement kirghiz qui en totalise 90, a ajouté M. Tekebaïev. Le précédent Parlement était dominé par le parti de M. Bakiev, Ak-Jol.
Le gouvernement intérimaire kirghiz accuse le président Bakiev de corruption, de népotisme et d'avoir approuvé l'usage des armes contre les manifestants d'opposition début avril dans la capitale Bichkek, dans des affrontements qui ont fait 85 morts.
Les dirigeants du gouvernement intérimaire reprochent également à M. Bakiev d'avoir falsifié l'élection présidentielle de juin 2009, qu'il avait remportée avec une écrasante majorité.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait alors déploré un scrutin entaché de nombreux cas de fraude et d'irrégularités.
Réfugié au Bélarus, le président déchu a affirmé mercredi être toujours le chef de l'Etat. Il s'était envolé le 15 avril du Kirghizstan pour le Kazakhstan voisin, remettant sa démission après des négociations coordonnées par la Russie et les Etats-Unis, les deux puissances qui jouissent de bases militaires sur le sol kirghiz.
Sa destination n'avait pas été révélée dans un premier temps mais mardi, le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a reconnu l'avoir accueilli.
Kourmanbek Bakiev était arrivé au pouvoir en mars 2005 à l'issue d'une révolution émaillée de violences. L'essentiel de ses compagnons de route ont ensuite rejoint l'opposition, accusant le président de dérive autoritaire.