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Fin du mouvement de grève à la SNCF

Après deux semaines de grève, les cheminots ont repris le travail dans la quasi-totalité des régions, à l'issue d'une rencontre entre les organisations syndicales et la direction. Une nouvelle table ronde est prévue à la mi-mai.

"Aujourd'hui, nous sortons de la grève", s'est félicité le directeur des ressources humaines de la SNCF, François Nogué, qui a reçu séparément les organisations syndicales à Paris, alors que le trafic ferroviaire a pratiquement retrouvé un cours normal. Plus d'une dizaine d'assemblées générales de cheminots se sont prononcés en faveur d'une suspension de la grève, mettant fin dans la douleur au conflit le plus long qu'ait connu l'entreprise publique depuis celui sur les réformes des régimes spéciaux de retraite en 2007.

Les conducteurs de Midi-Pyrénées, un des noyaux durs du mouvement, n'ont voté qu'à une très faible majorité la reprise du travail, les délégués CGT estimant avoir reçu des garanties alors que ceux de Sud-Rail prônaient la poursuite. La suspension de la grève a aussi été entérinée en Rhône-Alpes, à l'exception de Chambéry et de deux sites de fret, et en Franche-Comté.

Le conflit, lancé le 6 avril par la CGT et Sud-Rail, portait sur les recrutements, la réorganisation par branches et l'avenir du fret. La CFDT avait renoncé à se joindre au mouvement après un accord portant sur 460 recrutements supplémentaires en 2010, comparés au 1.800 inscrits au budget.

L'entreprise emploie 156.000 cheminots au sein de l'établissement public (Epic) et 230.000 dans l'ensemble du groupe qui comprend aussi des filiales privées.

Des avancées en matière d'emploi selon la CGT

A l'issue de sa rencontre avec la direction, la CGT, premier syndicat à la SNCF, a annoncé avoir obtenu des avancées en matière d'emploi. "Le budget recrutement 2010 sera dépassé au-delà des 2.300 recrutements prévus", a déclaré Laurent Russeil, secrétaire général adjoint de la CGT. M. Russeil a aussi fait part "d'inflexions significatives" sur les restructurations et assuré que la direction était disposée à discuter dans les semaines à venir de l'organisation de la production et du fret.

La SNCF, qui n'a pas donné de chiffres concrets, a juste indiqué que le volume de ses embauches serait adapté en fonction du nombre de départs en retraite, estimés à 5.400 dans le budget.

"Aujourd'hui, nous ne donnons pas de prime à la grève, mais les portes du dialogue sont ouvertes", a poursuivi François Nogué en annonçant la poursuite des négociations à l'échelon régional et une table ronde nationale mi-mai.

A l'issue de leur entretien séparé avec la direction, la CFDT et l'Unsa ont toutefois affirmé qu'il n'y avait "pas de nouveaux recrutements annoncés", Jean-Daniel Bigarne (Unsa) en faisant valoir que "la direction avait simplement parlé d'ajustements".

Sud-Rail, qui accusait la SNCF de vouloir "diviser" les syndicats, devait être reçu dans l'après-midi, à 17h.

"Une grève qui n'a servi à rien"

Côté gouvernemental, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a souligné que cette grève n'avait "servi à rien", réitérant son soutien au Pdg de la SNCF Guillaume Pepy pour sa fermeté.

"Cette grève n'a servi à rien puisqu'il n'y a pas eu de négociations pendant cette grève. Les discussions qui commencent aujourd'hui étaient prévues quoi qu'il arrive par la SNCF", a estimé M. Bussereau sur LCI. "Je crois que Guillaume Pepy (président de la SNCF) a fait ce qu'il fallait. Il a toujours été droit comme il le fallait, pas droit dans ses bottes, mais droit dans ses convictions", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat s'est par ailleurs félicité de la mise en place du service minimum: "ça marche", a-t-il lancé, assurant que cela avait permis "à peu près de maintenir une offre de transport permettant aux Français de se déplacer".

Interrogé sur un éventuel paiement des jours de grève, M. Bussereau s'est prononcé contre, rappelant que "depuis une circulaire qu'avait prise Jean-Pierre Raffarin, à l'époque Premier ministre, on ne paie plus les jours de grève".

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a lui estimé que c'était "une grève de trop", alors que son collègue de l'Industrie Christian Estrosi a fustigé le manque de "solidarité" des syndicats grévistes, face à la paralysie du transport aérien.

Selon M. Estrosi, Sud-Rail aurait été capable de faire "la grève du déblaiement" après le séisme en Haïti. Une comparaison "scandaleuse de bêtise", a répondu le syndicat.

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