Le PDG d’Apple a reconnu que le rejet de l’application pour iPhone du lauréat du prix Pulitzer de la caricature a été une erreur. Après de vives critiques, la société a demandé au dessinateur Mark Fiore de soumettre de nouveau son application.
C’est un moment rare dans la galaxie Apple : le PDG du géant américain, Steve Jobs, a reconnu vendredi qu’une erreur avait été commise en rejetant, en décembre 2009, l’application pour iPhone du caricaturiste Mark Fiore. Ce dernier a reçu lundi dernier le prix Pulitzer du meilleur dessin de presse pour son travail sur le site SFGate.com.
Au lendemain de sa récompense, le dessinateur avait révélé sur le site américain spécialisé dans le journalisme NiemanJournalimsLab sa mésaventure avec Apple. Il y expliquait que ses caricatures avaient été jugées offensantes pour des "personnalités publiques", ce qui serait contraire au contrat de licence de l’iPhone. Visiblement, le jury du prix Pulitzer les trouvait, pour sa part, tout à fait acceptables…
Le décalage entre le jugement de la vénérable institution du Pulitzer et Apple fait rapidement grincer plus d’une dent dans le petit monde du journalisme. Tom Richmond, un dessinateur pour le magazine satirique MAD a ainsi jugé sur son blog qu’Apple "souffre d’une véritable maladie du contrôle". Déjà souvent critiquée pour rejeter de manière discrétionnaire l’une ou l’autre des applications pour iPhone qui lui sont soumises, la bande de Steve Jobs a promptement réagi.
Réponse par mail
Alors que l’histoire commençait à faire le tour du Web, Apple a proposé vendredi à Mark Fiore de soumettre à nouveau son application, appelée "NewsToon". La marque à la Pomme n’a pourtant pas pour habitude de revenir sur ses décisions. Steve Jobs a même répondu par mail en personne à un internaute qui se plaignait du rejet de NewsToon. Laconique, le créateur de l’iPhone, et maintenant de l’iPad, reconnaît simplement une erreur.
Mark Fiore a donc soumis de nouveau NewsToon au jugement suprême d’Apple. "Nous verrons bien ce qui va se passer", commente-t-il au New York Times vendredi. Le récent lauréat du Pulitzer a également regretté que ce revirement soit dû à sa récompense et se demande s’il faudra à chaque fois "une levée de bouclier médiatique pour qu’Apple approuve une application à dimension politique".