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Les entreprises craignent pour leur avenir au Kirghizstan

Le chaos règne au Kirghizstan. Firmes étrangères et entreprises locales, pillées par des bandes armées, n'arrivent plus à faire face. Le groupe minier sud-africain Gold Fields a été obligé d'évacuer son personnel.

REUTERS - Après une semaine de chaos politique au Kirghizistan, firmes étrangères et entreprises locales ont lancé mardi un appel à l'aide contre des bandes armées qui s'en prennent à leurs locaux et installations. Selon John Schloderer, responsable de prospection du groupe minier sud-africain Gold Fields, des villageois armés se sont emparés d'un camp où travaillaient des géologues de la firme dans le Nord-Ouest, ce qui l'a amenée à évacuer son personnel.

"Je pensais que nous avions établi de bonnes relations avec le village. Cette réaction en temps de crise nous a surpris", a-t-il dit à des journalistes. "Nous ne cessons de leur demander ce qu'ils veulent, mais je l'ignore."

Selon un représentant du bureau kirghize de la compagnie, Gold Fiels envisage de se retirer du Kirghizistan. Gold Fields détient des permis d'exploitation de gisements d'or et de cuivre dans la région de Talas par l'intermédiaire d'une coentreprise créée avec le groupe Orsu Metals de Londres.

Talas est la ville où les premières manifestations contre le gouvernement du président Kourmanbek Bakiev ont éclaté le 6 avril avant de s'étendre à la capitale, Bichkek.

Le Kirghizistan a basculé dans l'anarchie le lendemain, des soldats ayant ouvert le feu sur des manifestants lors d'un soulèvement qui a évincé Baktiev du pouvoir.

Dépourvu des richesses naturelles qui abondent chez ses voisins plus riches d'Asie centrale, le Kirghizistan héberge néanmoins quelques firmes étrangères actives dans ses secteurs minier et bancaire.

La fédération des compagnies minières, qui regroupe des sociétés kirghizes et étrangères, a réclamé une assistance des autorités de transition en faisant état d'attaques et de menaces contre leurs activités dans l'ensemble du pays.

"Les compagnies minières sont très préoccupées par la situation en ce qui concerne leurs investissements au Kirghizistan", dit un communiqué de la fédération.

Le gouvernement provisoire accuse Bakiev d'avoir gouverné le pays comme un fief personnel. Son départ pourrait préluder à une redistribution de biens à grande échelle, selon certains.

Des centaines de boutiques et de restaurants ont été pillés durant les troubles. Des groupes de squatters se sont emparés de nombreux terrains dans les environs de Bichkek.
 

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