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L'armée est intervenue dans le centre de Bangkok, occupé par les partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Le dernier bilan des affrontements fait état d'au moins 18 morts, dont un journaliste, et de 521 blessés.

REUTERS - Les heurts entre forces de l'ordre et manifestants hostiles au gouvernement ont fait 18 morts samedi à Bangkok, capitale de la Thaïlande où le calme semblait prévaloir au lendemain de ces violences sans précédent depuis 18 ans.

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Explications du correspondant de FRANCE 24 à Bangkok
Plusieurs morts dans des heurts entre l'armée et les "chemises rouges"

Le bilan communiqué dimanche par le Centre médical Erawan s'est aggravé durant la nuit, bien que les affrontements, dont certains se sont produits dans des secteurs touristiques de la vieille ville, aient cessé après le retrait de l'armée.

La métropole thaïlandaise de 15 millions d'habitants, où les "chemises rouges" fidèles à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra manifestent depuis un mois, semblait calme dimanche aux premières heures du jour.

Les violences de la veille, les plus graves motivées par des tensions politiques en 18 années, ont marqué pour le quotidien Nation "Notre heure la plus sombre", formule qui barre sa Une dimanche. "Le bain de sang d'hier est un appel de détresse à mettre fin à cette glissade vers l'anarchie", écrit le journal.

Samedi, les troupes thaïlandaises ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes en direction des "chemises rouges", qui ont répliqué avec des grenades, des armes à feu et des cocktails Molotov.

Quatre soldats et un caméraman de Reuters, Hiro Muramoto, 43 ans, figurent parmi les 18 tués.

Des centaines de manifestants ont en outre envahi les bureaux gouvernementaux dans deux villes du nord du pays, signe d'un risque accru de durcissement de l'opposition au Premier ministre Abhisit Vejjajiva, dont les manifestants réclament la démission et avec celle du gouvernement en place depuis 16 mois.

A la vue de cette situation, qui a dégénéré après près d'un mois de manifestations plutôt pacifiques, les Etats-Unis ont appelé les deux parties à la retenue.

"Nous déplorons cette éruption de violence politique en Thaïlande, notre ami et allié de longue date, et exhortons les parties à tenir des négociations de bonne foi pour résoudre leur problèmes en suspens par des moyens pacifiques", a dit le porte-parole de la Maison blanche, Mike Hammer.

Le gouvernement thaïlandais, arrivé au pouvoir en tirant profit de l'interdiction du parti pro-Thaksin qui dirigeait encore le pays après le renversement de l'ancien Premier ministre, a dit avoir nommé un haut responsable pour prendre contact avec les leaders du mouvement des "chemises rouges".