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Église : déclin ou mutation ?

Des scandales de pédophilie au sein de l’Église catholique ont éclaté ces dernières semaines. Accusé d’avoir couvert de tels faits alors qu’il était cardinal, le pape lui-même fait l'objet de critiques. Aux yeux de certains, il s'agit d'un complot contre Benoît XVI.

"La question de la démission du pape Benoît XVI me surprend toujours, il ne faut pas confondre l’Église catholique et un parti politique ou une association de quartier", affirme Bernard Lecomte, journaliste spécialiste du Vatican, après les scandales de pédophilie qui ont secoué l’institution ces dernières semaines.

"L’Église catholique, c’est 1,3 milliard de personnes sur Terre, cela ne se manie pas comme un club dont le président aurait piqué dans la caisse", s’indigne-t-il. Pour lui, évoquer la démission du pape est d’autant plus "injuste", que "Benoît XVI restera dans l’Histoire comme le pape qui, en interne, a réglé le problème de la pédophilie en établissant qu’il s’agissait d’un crime monstrueux et en décrétant qu’il y aurait désormais des procédures civiles."

Cette prise de position du Saint Père n’a pas connu le même retentissement médiatique que les affaires de pédophilie, aux yeux des laïcs et des religieux, à tel point que certains évoquent un "complot" visant le Vatican, et plus particulièrement le pape lui-même.

"Il n’y a bien sûr pas de complot international ou d’organisation occulte souhaitant la mort de pape, estime Bernard Lecomte, tout en comprenant qu’on puisse le penser. En un an, Benoît XVI a été traité de négationniste au moment de l’affaire Williamson, de borné et d’insensible avec l’affaire de Recife au Brésil, d’assassin au moment de la phrase sur le préservatif, d’antisémite au moment de la béatification de Pie XII et maintenant de pédophile", rappelle celui-ci. Avant de déplorer que "c’est beaucoup pour un leader spirituel qui, pour tous les observateurs, est tout sauf cela".