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Zakumi, la mascotte qui empoisonne les relations entre Pékin et Pretoria

L'usine chinoise qui fabriquait les peluches à l'effigie de la mascotte du Mondial sud-africain a été contrainte de suspendre ses activités après la publication d'un rapport dénonçant les conditions de travail déplorables de ses employés.

Zakumi, la mascotte du prochain Mondial sud-africain, cachait un vilain secret qui a été révélé au grand jour. L'entreprise chinoise Shanghai Fashion Plastic Products, que la Fédération internationale de football (Fifa) avait choisie pour fabriquer les figurines et peluches du petit léopard à la crinière verte, emploie des adolescents travaillant 13 heures par jour pour seulement 2,20 euros. Révélées en janvier par le tabloïd anglais "News of the World", ces conditions de travail ont été sanctionnées, mardi, par la Fifa, qui a ordonné la fermeture de l’usine.

Une décision applaudie par le Congress of South African Trade Unions (Cosatu), le puissant syndicat sud-africain qui, depuis l'affaire, n'est plus référencé sur Google en Chine. "Une petite censure de routine qui montre que le sujet est délicat", indique Baptiste Fallevoz, correspondant de FRANCE 24 à Pékin.

Un député de l'ANC à l'origine de la délocalisation

Mardi, le porte-parole de l’organisation syndicale, Patrick Craven, a également dénoncé la manière dont ce contrat de 112 millions de dollars avait été délocalisé en Chine. Celui-ci avait initialement été alloué à la société sud-africaine Ascendo Industrial, propriété de Shiaan-Bin Huang, député sino-sud-africain du Congrès national africain (ANC, le parti de Nelson Mandela), et de sa femme Su-Luan.

Le principal intéressé s’est défendu dans les colonnes du "Times" daté du 30 janvier : "D’un commun accord avec le Global Brands Group (GBG), représentant exclusif des licences de la Fifa, nous avons décidé de délocaliser la production. Je ne contrôle pas l’usine. Ce n’est pas la mienne… Mais cela a été approuvé par le GBG, alors où est le problème ?" Peut-être dans le fait que la Fifa ait démenti cet arrangement...

De son coté, Shanghai Fashion Plastic Products, qui a refusé de répondre aux questions de FRANCE 24, a affirmé, via un communiqué, posséder les meilleures installations du pays. "Tenant compte des conditions actuelles en Chine [...] l'environnement de notre usine est, si ce n'est la meilleure, très bonne", a par ailleurs déclaré sous anonymat à l'AFP une officielle de l'entreprise.

La société a toutefois assuré que les conditions de travail seraient améliorées pour répondre aux normes du GBG. L'objectif étant de conserver un contrat que la Cosatu entend faire revenir en terres sud-africaines.