logo

La justice française reporte sa décision sur la libération d'Ali Vakili Rad

La justice française se prononcera le 18 mai sur la demande de libération de l'assassin de l'ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar. Sa remise en liberté pourrait accélérer celle de Clotilde Reiss détenue à Téhéran depuis juillet 2009.

Ali Vakili Rad ne sera pas libéré aujourd'hui. Le tribunal d'application des peines de Paris a reporté au 18 mai sa décision sur la demande de libération conditionnelle de cet Iranien de 50 ans condamné en 1994 à la prison à perpétuité par la justice française pour meurtre. Il a été reconnu coupable d'avoir poignardé Chapour Bakhtiar, l'ancien Premier ministre du shah d'Iran, déposé par la révolution islamique en 1979. Il vivait depuis en exil sous haute protection à Suresnes, en banlieue parisienne.

Sa peine, qu’il purge à la centrale de Poissy, dans les Yvelines, était assortie d'une période de sûreté de 18 ans qui s'est achevée le 2 juillet 2009. Ses avocats ont alors déposé une demande de liberté conditionnelle, qui a été examinée le 10 février 2010 par un tribunal d'application des peines compétent en matière de terrorisme. À l’issue de l'audience, le parquet a émis un avis favorable à la libération d’Ali Vakili Rad qui attend depuis le verdict définitif de ses juges.

Une influence sur le sort de Clotilde Reiss ?

Cette décision est attendue alors que Paris demande la libération de Clotilde Reiss, la jeune Française accusée par Téhéran d'espionnage après les manifestations de l’opposition, en juin dernier.

En septembre 2009, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait suggéré qu'un échange de prisonniers était envisageable. Interrogé par France 2 sur une éventuelle libération de Clotilde Reiss, Mahmoud Ahmadinejad avait répondu "qu'il y a quelques Iraniens qui sont en prison en France depuis des années. Ce sont des prisonniers qui, eux aussi, ont une famille, eux aussi ont un père, une mère".

Une façon subtile d’inviter le gouvernement français à réfléchir à un éventuel échange de détenus entre Paris et Téhéran, une idée que Nicolas Sarkozy a officiellement rejetée la qualifiant de "chantage".

"Est-ce que vous croyez que je suis un homme à aller échanger l'assassin de Chapour Bakhtiar contre une jeune étudiante française dont le seul crime est de parler la langue de l'Iran et d'aimer la civilisation perse ?", s'était-il exclamé fin septembre dans une interview.