Guillermo Farinas devra assumer les conséquences de ses actes, affirment les autorités cubaines. Ce dissident a entamé une nouvelle grève de la faim il y a douze jours, après la mort d'un prisonnier politique des suites d'un jeûne similaire.
AFP - Cuba refuse tout "chantage et pression" dans l'affaire du dissident Guillermo Fariñas, en grève de la faim et de la soif depuis douze jours, qui devra porter la "responsabilité entière" de son acte, selon un article publié lundi par l'organe du Parti communiste, Granma.
Ce cyberjournaliste de 48 ans a entamé une grève de la faim et de la soif à son domicile de Santa Clara (centre) au lendemain de la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapata des suites d'un jeûne similaire. Il réclame la libération de 26 détenus politiques malades et se dit prêt à mourir pour sa cause.
"Cuba, qui a montré avoir comme devise principale la vie et la dignité de l'être humain, n'acceptera ni pressions ni chantage", écrit Granma dans la première évocation de cette affaire par les autorités cubaines.
"Dans ce cas, ce n'est pas la médecine qui doit résoudre un problème intentionnellement créé avec le but de discréditer notre système politique, sinon le patient lui-même et les apatrides, les diplomate étrangers et les médias qui le manipulent. Les conséquences seront de son entière et unique responsabilité", écrit Granma en accusant Farinas d'être au service d'intérêts américains et européens "dirigeant la subversion à Cuba".
"Comme conséquence d'épisodes successifs de grève de la faim, l'organisme de Fariñas se trouve dans un processus de détérioration notable. S'il est vivant aujourd'hui, il faut le dire, c'est grâce à l'attention médicale qualifiée qu'il a reçue malgré sa condition de mercenaire", affirme Granma.
Guillermo Fariñas, docteur en psychologie et ancien militaire d'élite, dit avoir effectué depuis 1995 23 grèves de la faim, dont la plus longue en 2006 - près de sept mois - pour réclamer un libre accès à l'internet.
"Il y a des principes bioéthiques qui obligent un médecin à respecter la décision d'une personne qui a entamé une grève de la faim. C'est pourquoi on ne peut en aucun cas la forcer à s'alimenter, comme le font quotidiennement les autorités américaines dans les prisons et centres de torture de Guantanamo (Cuba), Abou Ghraib (Irak) et Bagram (Afghanistan) en violation des droits des détenus", écrit Granma.
"La feuille de service de Fariñas est vaste pour l'assistance à des activités de tout type de la Sina (Section des intérêts américains) et de certains foyers diplomatiques européens qui dirigent la subversion à Cuba et dont il a reçu des instructions, de l'argent, de l'équipement", écrit Granma.
Cuba a toujours nié détenir des prisonniers politiques (au nombre de 200 selon la dissidence), affirmant qu'il s'agit - comme les dissidents - de "mercenaires" à la solde des Etats-Unis.