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Nouri al-Maliki en tête, d'après les premières estimations

Alors que la participation s'établit à 62,4 %, les premières estimations donnent le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki, vainqueur dans les régions chiites. L'ex-Premier ministre Iyad Allaoui serait en tête dans les provinces sunnites.

AFP - Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, considéré comme celui ayant mis fin à la guerre confessionnelle en Irak, est arrivé en tête aux législatives de dimanche mais pourrait ne pas disposer d'une majorité pour rester à son poste, estiment les experts.

Ses partisans pensent avoir pris un tiers des sièges, un résultat qui sera toutefois insuffisant pour se maintenir comme chef du gouvernement car ses opposants politiques refusent de composer avec lui, selon les analystes.

"Il semble que nous obtiendrons une centaine de sièges et il y aura un grand écart avec la liste suivante", a affirmé lundi à l'AFP une source proche de M. Maliki.

"Il nous est impossible de former un gouvernement sans l'appui d'autres mouvements", a confié pour sa part à l'AFP un conseiller du Premier ministre, Ali al-Moussawi.

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D'après des résultats obtenus par l'AFP auprès des responsables locaux, l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M. Maliki arrive en tête dans les neuf provinces chiites du sud. Le Bloc Irakien de l'ex-Premier ministre Iyad Allawi, remporte largement les quatre provinces majoritairement sunnites (Al-Anbar, Salaheddine, Ninive et Diyala) et fait un bon score dans trois régions chiites.

Il y a 119 sièges à pourvoir dans les provinces chiites contre 70 dans les régions sunnites, pour un total de 325 sièges.

Le taux de participation est de 62,4%, a annoncé lundi la Commission électorale qui doit fournir des résultats partiels jeudi, les résultats complets le 18 mars et les résultats officiels, après examen des plaintes, à la fin du mois.

Si ce chiffre est en retrait par rapport à 2005 (76%), des millions d'Irakiens ont bravé les attentats ayant fait 38 morts et infligé un camouflet à Al-Qaïda qui avait menacé de mort quiconque participerait au scrutin.

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Le grand perdant du scrutin est la coalition chiite avec laquelle M. Maliki a rompu pour faire cavalier seul, qui n'obtient qu'une modeste troisième place.

L'Alliance Nationale Irakienne (ANI), regroupant le Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII d'Ammar al-Hakim) et les partisans du chef radical Moqtada Sadr, dominait le "pays chiite" et le Parlement sortant.

Dans la province multiethnique de Kirkouk (12 sièges), la liste Kurdistania, constituée des deux partis traditionnels kurdes, bat les listes arabes au moment où les Kurdes réclament le rattachement de ce gouvernorat riche en pétrole à leur région autonome.

Kurdistania arrive également en tête dans les trois provinces kurdes (41 sièges), suivie des contestataires du Goran (Changement), où la participation a atteint 80% à Dohouk.

"M. Maliki aura du mal à être le prochain Premier ministre car il lui manque une majorité suffisante et la plupart des autres partis n'en veulent pas", commente Hamid Fadel, professeur de sciences politiques à l'Université de Bagdad.

"Ses relations avec les Kurdes ne sont pas bonnes, l'ANI l'accuse d'exercer un pouvoir personnel et les sunnites d'avoir relancé la politique de débaassification qui les visent", explique-t-il. Selon lui, le nouveau chef du gouvernement sera un autre membre de l'AED ou M. Allawi.

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Ce sentiment est partagé par Aziz Jabbar, de l'université de Moustansariya de Bagdad. "Je ne crois pas que M. Maliki sera le nouveau Premier ministre car il n'est pas accepté par les groupes politiques importants. Il lui aurait fallu avoir une avance beaucoup plus grande", dit-il.

De plus, les sunnites, qui avaient boycotté le scrutin en 2005, ont voté en masse. La participation oscille entre 61 et 73% dans les régions sunnites, alors qu'elle est entre 57 et 63% dans les provinces chiites. Bagdad a peu voté avec 53% de participation.