Sami Azzimani est né en France mais skiera sous les couleurs du Maroc aux Jeux de Vancouver. France24.com l'a contacté quelques heures avant qu'il ne s'élance sur la piste de Whistler Creekside pour le slalom géant...
FRANCE 24 - Comment vous sentez-vous quelques heures avant le slalom géant ?
Sami Azzimani - Pour être franc, j’ai très peur ! Hier, je me suis entraîné sur la piste. La pente est si raide qu’elle ressemble à un mur. Quand je me suis lancé, j’avais l’impression de me jeter dans le vide. Les organisateurs aspergent la piste d’eau pour la glacer ce qui la rend très instable. Je suis sûr que la plupart des participants n’arriveront pas en bas. Elle est vraiment très impressionnante. Lorsque je me suis qualifié aux Jeux olympiques de Vancouver, je m’étais fixé comme objectif d’être parmi les 50 premiers. Maintenant, j’espère juste arriver en bas ! Malgré tout, j’ai hâte d’y être et goûter le plaisir de skier sur une telle piste.
F24 - Qu’est-ce que cela vous fait d'être le seul représentant marocain à Vancouver ?
S.A. - C’est un honneur, bien sûr. J’en rêve depuis les JO d'Albertville en 1992. Je sais que ma participation est symbolique. Je n’ai presque aucune chance de remporter une médaille. Tout ce qui compte pour moi c’est de m’amuser. Cela ne veut pas dire que je ne travaille pas dur. Le ministère du Sport et le comité olympique marocains m’ont beaucoup soutenu. Je skierai de mon mieux et pour ça je m’entraîne beaucoup.
Depuis mon arrivée au Canada, je suis un programme très chargé. Tous les matins à 7 heures, je cours un footing. Suivent 20 minutes de vélo, des séances de musculation, puis le petit déjeuner. Ensuite, direction les pistes, où je m’entraîne deux heures avant de prendre mon déjeuner. L’après-midi, j’effectue une série d’exercices divers, fais une sieste et termine avec une dernière séance de vélo.
F24 - Votre initiative en faveur des adolescents de la banlieue parisienne vous a valu d'être surnommé "le skieur au grand cœur" par les médias français ? Pourquoi était-il si important pour vous que ces jeunes vous accompagnent à Vancouver ?
S.A. - J’ai voulu qu’il découvre quelque chose d’autres que la pauvreté. Je souhaiterais leur faire partager ma passion du ski. Ce projet a failli ne pas voir le jour. Grâce à l’aide de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Sports, de l’ambassade de France au Canada, de la municipalité de Whistler et de la fondation Hassan II, ce projet a pu se mettre en place. Mon entrée dans le monde du ski n’a pas été facile. J'ai rencontré beaucoup d’obstacles même au sein de ma propre famille, qui voulait d’abord que j’ai un travail fixe. Un jour, on m’a donné la chance de visiter une station de ski et j’ai eu le coup de cœur pour ce sport. J’espère que ces jeunes vivront la même chose.