
Un vol sur deux est annulé mardi à Orly et un sur quatre à Roissy, en raison d'une grève des contrôleurs aériens. Les syndicats s'inquiètent de la création d'une structure européenne chapeautant leur activité. Le trafic restera perturbé mercredi.
AFP- Déclenchée en pleines vacances scolaires, une grève des agents de la Direction de l'aviation civile, qui assure le contrôle aérien, perturbera à nouveau fortement le trafic mercredi, pour la deuxième journée consécutive.
Quatre syndicats dépositaires du préavis refusent le projet du gouvernement de créer d'ici 2012 un organisme européen commun avec le Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse et l'Allemagne pour le contrôle aérien.
Pour mercredi, la DGAC prévoit le même taux d'annulation de vols à Roissy (25%) et Orly (50%) que la veille.
Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et le secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau ont annoncé avoir confié "à Gilles Savary, ancien vice-président de la commission transports du Parlement européen, une mission de concertation sur la création du Bloc fonctionnel d’espace aérien d’Europe Central (FABEC), élément central du ciel unique européen".
M. Savary "devra en particulier déterminer les grandes orientations et les garanties professionnelles et statutaires des personnels, qui devront être introduites dans le traité international devant créer le FABEC, afin de confirmer les engagements de la France à réussir la création" du ciel unique européen, indique le communiqué.
Mardi, les vols maintenus étaient souvent en retard, en moyenne de 30 minutes à Orly et de 40 à 50 minutes à Roissy tandis que les annulations obligeaient les passagers à réorganiser leur voyage et les compagnies à gérer les files d'attente à leurs comptoirs.
Quatre syndicats de l'aviation civile (CGC, CGT, FO, Unsa/Iessa) ont déposé un préavis pour une grève de mardi à samedi. Un autre, l'Unsa-Icna (ingénieurs), a indiqué rejoindre le mouvement à partir de mercredi. La CFDT a elle appelé à la grève seulement jeudi.
Les syndicats dénoncent le projet du gouvernement de fusionner le contrôle aérien, craignant un début de démantèlement de la DGAC en tant que fonction publique d'Etat (12.000 fonctionnaires).
"On veut que la DGAC reste une entité unique, donc on veut bien discuter d'un système coopératif renforcé mais pas d'un organisme international", a indiqué à l'AFP Didier Pennes, délégué SNPACM-FO.
"En janvier, on avait voulu un mouvement +soft" de deux jours, là on est passé à quatre, pendant les vacances scolaires, pour être entendus", a-t-il ajouté.
Syndicats et direction donnaient des taux de mobilisation très différents. La DGAC parlait de 6,4% de grévistes sur l'ensemble des 12.000 salariés à la mi-journée.
La CGT avance des taux de grévistes parmi les contrôleurs de 50 à 100% selon les sites. "Il y avait 100% de grévistes à Orly, 65% à Bordeaux, 70% à Athis-Mons, 50% à Aix-en-Provence et Brest", a déclaré à l'AFP Norbert Bolis, délégué CGT. "Dans la maintenance (du contrôle aérien), le taux de grévistes est d'environ 80%", a-t-il ajouté.
En province, seul l'aéroport de Biarritz était fermé mardi, selon la DGAC. Mais dans le sud-est, le nord-est, et l'ouest plusieurs vols ont été supprimés. Aucun avion n'a décollé ou atterri à Lille, tandis qu'à Lyon Saint-Exupéry, 29 vols intérieurs Air France ont été annulés.
A La Rochelle, aucun décollage, ni atterrissage n'a eu lieu mardi. Des annulations ont été aussi signalées à Rennes, Nantes, Brest et Quimper.
La grève a eu des répercussions à l'étranger, notamment en Belgique où de nombreux vols ont été annulés à Bruxelles et à Charleroi. A l'aéroport de Genève, un vol vers Paris a été annulé dans la matinée et trois autres doivent l'être dans l'après-midi.