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Le président américain a présenté son propre projet de réforme de la santé, le texte initial voté en première lecture au Sénat et à la Chambre des représentants étant bloqué par l'opposition républicaine.

AFP - Le président Barack Obama a présenté lundi son propre plan de réforme de l'assurance maladie, qui permettrait à "31 millions d'Américains" supplémentaires de s'assurer, tout en encadrant les hausses des primes et en maîtrisant les coûts.

La publication de ce plan sur le site internet de la Maison Blanche intervient à quatre jours du "sommet" auquel M. Obama a invité élus démocrates et républicains du Congrès afin de sortir de l'impasse sur ce dossier emblématique du début de son mandat.

Les deux assemblées du Congrès, la Chambre des représentants et le Sénat, ont voté fin 2009 ce plan dans des termes différents. Mais le nécessaire processus de fusion des textes a été interrompu par la récente perte par les démocrates de leur majorité qualifiée au Sénat, ce qui permet à l'opposition de bloquer indéfiniment un vote.

En l'absence de tout soutien par les républicains, qui appellent à reprendre les négociations à zéro, M. Obama avait promis de présenter sa propre version de cette réforme, qui selon la Maison Blanche "rapproche les propositions de loi de la Chambre et du Sénat", tout en incluant "des nouvelles mesures pour réduire le gaspillage, la fraude et les abus".

Ce plan, de même source, "aide plus de 31 millions d'Américains sans couverture maladie aujourd'hui à pouvoir y avoir accès, et rend l'assurance santé abordable pour bien plus" de personnes.

Ces résultats seraient obtenus en partie via des réductions d'impôts ciblant les Américains de la classe moyenne en plafonnant la fraction de leurs dépenses de santé par rapport à leurs revenus. Il s'agira de réduire "les coûts des primes pour des dizaines de millions de familles et de petites entreprises" qui n'ont jusqu'ici pas les moyens de s'assurer, a promis la Maison Blanche.

Le plan prévoit de "réduire le déficit de 100 milliards dans les 10 prochaines années" et environ 10 fois plus pendant la décennie suivante, en "coupant dans les dépenses gouvernementales (de santé) superflues".

Dans le même ordre d'idée, le texte créerait une "Autorité des primes d'assurance" fédérale, chargée d'aider les Etats à "passer en revue les augmentations exagérées de primes et d'autres pratiques déloyales" des sociétés d'assurance.

A ce titre, le plan du président exige de ces sociétés qu'elles mettent fin aux "pratiques discriminatoires" en refusant de façon discrétionnaire une couverture aux personnes qui souffriraient de problèmes de santé antérieurs.

Cette idée semble découler de la polémique créée par la décision d'un assureur californien d'imposer une augmentation de ses primes pouvant aller jusqu'à 39% à partir du 1er mars, et à laquelle le président avait fait allusion lors de son déplacement la semaine dernière dans l'Ouest des Etats-Unis.

Il avait alors appelé les républicains à "mettre sur la table" leur propre version de la réforme de santé. "Si vous me montrez que vous pouvez (...) protéger les gens de problèmes d'assurance, contrôler les coûts, et faire en sorte que les gens sans assurance soient couverts, et le faire pour moins cher, pourquoi ne le ferions-nous pas?", avait-il lancé lors d'une réunion publique à Henderson (Nevada).

M. Obama souhaite remettre à plat un système d'assurance maladie dominé par les assureurs privés, qui laisse plus de 30 millions d'Américains sans assurance maladie alors que ses coûts explosent, menaçant de creuser davantage à l'avenir un déficit déjà très préoccupant.

Mais pendant que les débats s'éternisaient au Congrès, les sondages montraient que les Américains étaient de moins en moins favorables à la réforme montée par les démocrates, qui souffrent d'une popularité en baisse et ont subi plusieurs revers électoraux ces derniers mois.