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La CPI évoque des crimes contre l'humanité à Conakry

Près de cinq mois après le massacre d'au moins 150 opposants par des militaires dans un stade à Conakry, l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) tend à démontrer que des crimes contre l'humanité y ont été commis.

REUTERS - Selon une enquête de la Cour pénale internationale (CPI), il est probable que des crimes contre l'humanité ont été commis lors d'une répression sanglante en septembre dernier dans la capitale guinéenne, a déclaré vendredi Fatou Bensouda, procureur adjointe de la CPI.

"J'ai retiré de cette visite le sentiment que des crimes contre l'humanité ont été commis, a-t-elle dit. Sur la base des informations que nous avons obtenues au cours de cette visite, nous allons poursuivre notre enquête préliminaire."

Le 28 septembre, les forces de sécurité guinéennes ont massacré plus de 150 opposants à la junte militaire au pouvoir depuis 2008 et violé des dizaines de femmes dans un stade de Conakry, selon les Nations unies et des groupes de défense des droits de l'homme.

Fatou Bensouda a estimé que la CPI était en droit d'intervenir dans l'affaire, ajoutant que d'éventuelles poursuites pour crimes contre l'humanité devaient s'engager au moment opportun et avec des garanties d'indépendance.

La CPI coopère avec les autorités judiciaires de la Guinée, premier pays exportateur mondial de bauxite.  Un rapport des Nations unies publié en décembre impute le massacre à Moussa Dadis Camara, qui était alors chef de la junte et nie toute implication.

Agressé le 3 décembre par un de ses lieutenants, Camara a été hospitalisé au Maroc et suit actuellement une convalescence au Burkina Faso. Son adjoint, le général Sékouba Konaté, a mis en place un gouvernement de transition chargé de préparer le terrain à des élections.