Le gouvernement espagnol s'est dit prêt à accueillir cinq prisonniers actuellement détenus à Guantanamo. Madrid a également invité ses voisins européens à fournir "l'effort maximum" pour "pouvoir fermer" le camp américain basé à Cuba.
AFP - L'Espagne, qui avait initialement prévu d'accueillir deux détenus de Guantanamo, est finalement prête à en accepter cinq, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
"Le gouvernement espagnol a la volonté d'accueillir cinq détenus de Guantanamo", a déclaré lundi matin M. Moratinos lors d'une rencontre avec la presse à Madrid.
"Nous encourageons les différents pays européens à faire l'effort maximum" pour accueillir d'autres prisonniers de Guantanamo, a déclaré dans l'après-midi le chef de la diplomatie espagnole, à l'issue d'une réunion entre l'UE et le Brésil.
"Si nous sommes tous d'accord (au sein de l'UE, ndlr) sur le fait que la prison de Guantanamo était une horreur, un anachronisme inacceptable et moralement insupportable, faisons un effort pour pouvoir la fermer", a déclaré M. Moratinos.
Le ministre espagnol s'exprimait lors d'une conférence de presse commune avec son homologue brésilien Celso Amorim et la haute représentante à la Politique extérieure Catherine Ashton à l'issue de la réunion UE/Brésil. L'Espagne exerce actuellement la présidence tournante de l'UE.
Le journal El Pais avait anticipé lundi cette information, affirmant que si cette proposition se concrétisait, l'Espagne deviendrait l'un des pays les plus généreux, la plupart des pays européens ayant accepté de un à trois détenus.
M. Moratinos avait annoncé début janvier que son pays était en train de finaliser les procédures pour accepter sur son territoire deux détenus.
Les nationalités des deux premiers détenus qui seront accueillis en Espagne sont déjà connues, il s'agit d'un Palestinien et d'un Yéménite. Celles des trois autres n'ont pas été dévoilées par M. Moratinos.
La prison de Guantanamo, située sur une base navale américaine à Cuba, compte actuellement 192 prisonniers. Les Etats-Unis sont en train de vider peu à peu la prison américaine controversée, où se trouvaient des prisonniers capturés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en particulier en Afghanistan.
Lors de son entrée en fonctions en janvier 2009, le président américain Barack Obama avait fixé à janvier 2010 la date butoir pour la fermeture du centre de détention.
La fermeture de Guantanamo "prendra plus de temps que prévu" mais "notre volonté demeure", a récemment indiqué la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano.
M. Moratinos a rappelé lundi que les 27 pays de l'UE avaient exprimé dans un déclaration commune "le souhait d'aider l'administration nord-américaine à fermer Guantanamo". "Ce souhait incluait explicitement la possibilité d'accueillir des prisonniers de Guantanamo sur le territoire européen", a-t-il souligné.