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A quelques mois des élections promises par la junte militaire, Tin Oo, le numéro deux de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) qui avait été arrêté en 2003 en même temps que l'opposante Aung San Suu Kyi, a été libéré ce samedi.

AFP - Le numéro 2 de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, a été libéré samedi sept ans après son arrestation et à quelques mois des élections promises par la junte militaire, a constaté l'AFP.

Cette libération coïncide par ailleurs avec la visite à partir de lundi en Birmanie du Rapporteur de l'ONU sur les droits de l'homme, Tomas Ojea Quintana.

Tin Oo, un général à la retraite âgé de 83 ans, avait été arrêté en mai 2003 en même temps que la dissidente. "Les autorités m'ont informé qu'elles avaient retiré l'ordonnance" de maintien en résidence surveillée, a-t-il indiqué à des journalistes, devant son domicile de Rangoun, quelques minutes après en avoir été informé par la police.

"Elles m'ont aussi dit de ne pas engager des actions susceptibles de perturber la construction de l'Etat. Mais je poursuivrai mes fonctions de vice-président du parti", a-t-il ajouté.

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Analyse de notre correspondant à Bongkok

Tin Oo avait été arrêté avec Mme Suu Kyi en 2003, après l'attaque de leur convoi par des miliciens pro-junte dans le nord du pays.

Après plusieurs mois de détention à la prison de Kale, dans la division de Sagaing (centre), il avait été assigné à résidence sans procès en vertu d'une loi de répression de la subversion politique.

"Je travaillerai comme avant en discutant des dossiers avec Mme Aung San Suu Kyi", a précisé Tin Oo, vêtu d'une jupe traditionnelle et apparemment en bonne santé.

La junte a promis des élections en 2010, les premières depuis celles remportées en 1990 par la LND et dont les résultats n'ont pas été reconnus par le pouvoir militaire. La date du scrutin est encore inconnue mais les analystes évoquent en général le dernier trimestre de l'année.

Vendredi, lors des célébrations annuelles du "Jour de l'Union", le généralissime Than Shwe, numéro un birman, avait confirmé les élections, qui s'inscrivent dans un processus censé permettre l'emergence d'un "système démocratique discipliné".

"Selon la feuille de route de l'Etat en sept étapes, des élections libres et justes vont être organisées bientôt", avait déclaré le chef de la junte dans un discours à Naypyidaw, la nouvelle capitale du pays située à environ 400 kilomètres au nord de Rangoun.

Jeudi, Tomas Quintana, dont ce sera la troisième visite dans le pays depuis sa nomination à ce poste en mai 2008, a demandé à rencontrer la prix Nobel de la paix. "J'espère que ma requête au gouvernement de rencontrer Aung San Suu Kyi sera accordée cette fois", a-t-il déclaré.

La cour suprême doit se prononcer en principe ce mois-ci sur un recours déposé par Mme Suu Kyi contre sa condamnation en août dernier à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence.

Mais un ministre a récemment indiqué qu'elle pourrait être libérée en novembre, soit à la date à laquelle s'achève sa peine actuelle.

En début de semaine, elle avait jugé prématuré de se prononcer sur une participation ou un boycott des élections par son parti. La constitution de 2008 réserve d'office un quart des sièges des parlements national et locaux aux militaires