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Le casse-tête de la vieille Europe

Augmenter l'âge du départ à la retraite, l'idée n'est pas nouvelle mais la crise économique l'a rendue presque indispensable. L'Espagne, par exemple, pense à repousser l'âge de la retraite à 67 ans. Les Européens sont peu disposés à un tel dispositif de rigueur.

La Bourse de Madrid vient de vivre sa pire semaine depuis la crise financière de 2008. Avec un déficit public à 11,4% du PIB sur l'année 2009, un taux de chômage à 18,83% et une économie en récession pour le septième trimestre consécutif, les investisseurs internationaux doutent de la santé financière du pays. Certains commentaires d'analystes et de responsables européens ont enfoncé le clou, en soulignant quelques similitudes entre la situation économique de l'Espagne et celle de la Grèce.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero est à pied d'œuvre pour tenter de rassurer les responsables européens comme les investisseurs. Depuis une semaine, il met en marche plusieurs grandes réformes: un plan d'austérité pour réduire les dépenses de l'Etat, une réforme du marché du travail... et une réforme du système des retraites. Le gouvernement veut montrer qu'il prend toutes ses responsabilités face à un problème auquel doivent s'atteler avec peine l'ensemble des Etats européens.

Faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67ans? Annoncé à la hâte, le projet de réforme passe mal, y compris chez les jeunes très touchés par le chômage : 84% des Espagnols seraient opposés à cette mesure, selon un sondage publié dimanche 7 février par le quotidien El Pais. Derrière cette opposition massive, l'idée relayée par les syndicats que si les cinquantenaires d'aujourd'hui travaillent de plus en plus longtemps, les jeunes auront encore plus de mal à s'insérer sur le marché du travail.

Deux générations, deux réalités opposées : reportage d'Adeline Percept et Clément Perrouault à Madrid

Emission préparée par Patrick Lovett, Kate Williams et Marie Billon