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Benjamin Netanyahu ordonne de mener des frappes immédiates sur la bande de Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ordonne mardi des frappes "immédiates" sur la bande de Gaza. Israël accuse le Hamas de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une réunion avec le vice-président américain JD Vance, à Jérusalem, le 22 octobre 2025. © Nathan Howard, AP

Israël a ordonné à son armée de mener des frappes "immédiates" sur la bande de Gaza, mardi 28 octobre, à la suite d'une réunion sur la sécurité, sans autre précision. Plus tôt dans la journée, Israël accusait le Hamas "d'une violation flagrante" de l'accord de trêve.

"Le Premier ministre Netanyahu a ordonné à l'armée de mener immédiatement des frappes puissantes dans la bande de Gaza", rapporte un communiqué succinct du bureau du Premier ministre.

Cette annonce est intervenue après qu'Israël a accusé le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, le mouvement islamiste palestinien Hamas ayant restitué des restes d'un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été déjà récupérée par l'armée, provoquant le courroux des proches d'otages et des autorités.

Mais mardi, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont affirmé qu'une nouvelle dépouille d'otage, "récemment trouvée dans un tunnel de Gaza" serait remise à 20 h 00 locales (18 h 00 GMT). La restitution se fait d'habitude par le biais de la Croix-Rouge internationale. 

En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.

Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué jusque-là que 15, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne en riposte à l'attaque du 7-Octobre.

Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d'un otage, après l'annonce par le Hamas de la restitution d'un nouveau corps de captif. 

Mais après les examens d'identification, les autorités israéliennes ont indiqué mardi que les restes humains rendus étaient ceux de l'otage d'Ofir Tzarfati dont une partie des restes avait été ramenée de Gaza il y a environ deux ans par l'armée.

"Il s'agit d'une violation flagrante" de l'accord de trêve, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de Benjamin Netanyahu, annonçant une réunion de sécurité.

Retrouver les otages est "complexe et difficile"

"En termes de conséquences pour le Hamas, rien n'est exclu pour le moment", avait indiqué Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement. "Mais tout cela se fait en pleine coordination avec les États-Unis, avec le président Trump et son équipe".

Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement Netanyahu à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l'accord de trêve. 

Selon le Forum, une partie des restes d'Ofir Tzarfati avait d'abord été rapatriée fin 2023, puis "en mars 2024". 

Pour le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la Sécurité intérieure, le fait que "le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles" prouve qu'il est "encore debout". "Il est temps de lui briser ses jambes une bonne fois pour toutes." 

Le Hamas affirme vouloir remettre tous les corps des captifs, mais répète que dans un territoire ravagé par deux ans de bombardements, les retrouver était "complexe et difficile".

Alliés d'Israël, les États-Unis ont maintes fois menacé le Hamas de l'anéantir s'il ne tenait pas ses engagements à rendre tous les otages. 

La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus importantes depuis le 10 octobre. 

À Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, un habitant dit "avoir très peur que la guerre reprenne". "La question des (otages) doit être réglée (...) afin qu'Israël ne s'en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre", a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans. 

Une phase ultérieure du plan Trump comprend également le désarmement du Hamas, l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien dans la bande de Gaza. 

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68 531 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Ce bilan continue à s'alourdir du fait de la découverte de nouveaux corps dans les décombres du territoire à majorité détruit, tandis que selon le ministère, des frappes israéliennes ont fait 94 morts depuis le 10 octobre. 

Avec AFP