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Alliot-Marie et Hortefeux peinent à masquer leurs divergences

La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, et son successeur à l'Intérieur, Brice Hortefeux, se sont livrés ces derniers jours à une drôle de guéguerre par médias interposés. Brouille passagère ou profonde mésentente ?

Le ton est monté d’un cran ces derniers jours entre Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur et ami intime du président Sarkozy, et Michèle Alliot-Marie (MAM), garde des Sceaux et chef de file de l’aile chiraquo-gaulliste de l’UMP. Ces deux poids lourds du gouvernement n’ont pas hésité à exprimer publiquement leurs désaccords sur plusieurs questions.

Séniors et hooligans

La polémique a éclaté la semaine dernière à la suite de l'agression de deux retraités. Brice Hortefeux avait alors proposé d’alourdir les sanctions pénales contre les agresseurs de personnes vulnérables. MAM avait sèchement rétorqué que les propositions en matière pénale sont du ressort du ministre de la Justice ou des parlementaires. "Cette proposition d'aggravation a été votée la semaine dernière par la commission des lois à l'Assemblée nationale […], il est dommage que la ministre de la Justice n'ait pas été bien informée", a-t-il répliqué sur les ondes de RTL, mardi.

S’en est suivie une nouvelle dispute, épistolaire cette fois-ci, à propos de la violence qui gangrène le football français. Le premier flic de France a ainsi répondu du tac au tac par courrier à son homologue de la Justice, qui lui avait envoyé, ainsi qu’à plusieurs médias, une lettre datée du 29 janvier dans laquelle elle déplore le nombre insuffisant d’interpellations lors d’incidents dans ou autour des stades. "J'ai pris des mesures importantes notamment en créant une direction nationale de lutte contre le hooliganisme et, depuis que je suis ministre de l'Intérieur, le nombre d'interpellations a augmenté de 6,5 %", a répondu le successeur de MAM à l'Intérieur.

"Escarmouches"

Simple mésentente ou brouille profonde sur fond d’ambitions concurrentes entre deux ténors de la droite française ? Interrogé par france24.com, Dominique Paillé, porte-parole de l’UMP, estime qu'"il n’y a pas de divergences profondes, c’est tout simplement le genre d’échanges qu’on connaît régulièrement entre deux ministres qui défendent chacun leur pré carré. Ces escarmouches sont d’ailleurs terminées vu les déclarations des deux parties, et c’est tant mieux."

Publiquement, les protagonistes semblent en effet avoir calmé le jeu. La garde des Sceaux a déclaré, jeudi, à l’attention de ceux "qui essaient de créer la polémique entre Brice Hortefeux et moi, qu'ils ne gagneront pas à ce petit jeu-là". Les deux ministres se sont donné, jeudi, une accolade appuyée devant la presse dans la cour de l'Elysée. L’incident semble clos, jusqu'au prochain soubresaut...