
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se serrent la main à la fin d'une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, le 29 septembre 2025. © Andrew Caballero Reynolds, AFP
Depuis la Maison Blanche, Donald Trump a célébré l’annonce de son plan de paix pour Gaza comme un triomphe. "Un grand jour, un jour magnifique. Peut-être l’un des plus beaux jours de la civilisation" s’est-il félicité, lundi 29 septembre, devant la presse, aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le président américain a fixé un ultimatum de "trois ou quatre jours" au Hamas pour accepter ce plan en vingt points pour mettre fin à la guerre. Une source proche du mouvement palestinien a indiqué qu'il examinait la proposition et que les discussions pourraient prendre "plusieurs jours".
"Une voie de sortie pour le Hamas"
Le principal avantage du plan américain pour le Hamas est la promesse d’une amnistie et la possibilité de quitter le territoire qu’il dirige d’une main de fer depuis 2007.
"Ce plan permet au Hamas de sortir sans humiliation et de façon concrète" analyse Éric Danone, ancien ambassadeur de France en Israël (2019 – 2023), avec la possibilité de l’"asile" pour ses chefs et un système "d’amnistie et de pardon pour les autres".
En contrepartie de cette amnistie, le mouvement palestinien doit rendre les armes et renoncer au pouvoir.
Il doit également permettre le retour des otages encore retenus à Gaza (45 dont seulement 20 encore en vie) dans un délai de 72 heures après la signature de l’accord et le feu vert d’Israël.
En échange, Israël relâcherait environ 1700 Gazaouis faits prisonniers depuis l’attaque du 7 octobre ainsi que 250 Palestiniens condamnés à perpétuité.
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Désarmement préalable
S’il est validé par les deux parties, le plan de Donald Trump prévoit un arrêt immédiat des combats, ce que réclame le Hamas depuis de nombreux mois.
Mais alors que le groupe palestinien exige le retrait total et immédiat des forces israéliennes de la bande de Gaza, le plan américain évoque un retrait progressif, sur plusieurs années, précisant qu’un périmètre de sécurité serait maintenu tant que persistera la menace terroriste.
Donald Trump fixe par ailleurs le désarmement complet du Hamas et des autres groupes armés comme "condition préalable" à l’application du plan.
Enfin, le texte la possibilité à terme de la création d'un Etat palestinien, qui figure parmi les revendications du Hamas. Mais sans engagement clair ni calendrier.
Une proposition contredite, semble-t-il, par le Premier ministre israélien dès son retour de Washington. « Une chose a été clairement dite [durant discussions avec Donald Trump] : nous nous opposerons fermement à un État palestinien" a-t-il déclaré dans une vidéo publiée mardi sur son compte Telegram.
Pression maximale
Dans ce contexte, le Hamas peut-il se plier aux exigences américaines ? Va-t-il accepter de libérer les otages qui constituent sa seule carte face à son ennemi israélien ?
Affirmatif, répond Éric Danone : "Je pense que le Hamas ne trouvera pas de meilleures conditions de sorties" indique-t-il.
D’autres observateurs se montrent plus mesurés. "Les conditions du plan semblent difficilement acceptable en l’état", analyse Jean Paul Chagnollaud, estimant que le désarmement préalable du mouvement palestinien s’apparente à une "reddition".
Le choix est néanmoins difficile, poursuit le président honoraire de l’IREMMO (Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient) car si le Hamas énonce une condition, il risque d’être immédiatement accusé par Benjamin Netanyahu de refus. Le Premier ministre israélien aurait alors les coudés franches pour "finir le travail" selon ses propres mots, conclut Jean-Paul Chagnollaud.
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Décimé par deux années de guerre, le mouvement islamiste est soumis à une intense pression. Pour le mettre au pied du mur, Donald Trump a pris contact avec les principaux Etats arabes et musulmans avant de dévoiler son plan.
Son initiative a été salué par les deux puissances régionales sunnites l’Égypte et l'Arabie saoudite ainsi que le Qatar et la Turquie, deux États dont le Hamas peut difficilement ignorer les injonctions puisqu’ils abritent la direction du mouvement en exil.
"S'il n'accepte pas, cela se finira de manière très triste" a averti le président américain, indiquant que ce choix plongerait le Hamas dans "l’enfer". Un enfer déjà bien présent à Gaza, où l’armée israélienne poursuit son offensive. Les bombardements israéliens y ont fait au moins 35 victimes mercredi, selon les autorités sanitaires locales.