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Les dirigeants de la Ligue arabe tiendront vendredi prochain à Doha un sommet extraordinaire consacré aux raids israéliens contre le Hamas à Gaza. Des manifestations ont éclaté à Amman, au Caire et à Beyrouth.
AFP - L'Union européenne, les Etats-Unis, l'ONU et la Russie ont appelé samedi à l'arrêt des bombardements israéliens sur Gaza, tout en exhortant le Hamas à cesser ses tirs de roquettes sur l'Etat hébreu.
La Maison Blanche a toutefois réservé au Hamas l'essentiel de ses critiques, estimant que c'était à lui de mettre un terme aux frappes israéliennes en cessant ses propres tirs de roquettes sur Israël.
"Ces gens (le Hamas, ndlr) ne sont rien d'autre que des voyous et Israël défend son peuple contre les terroristes comme le Hamas", a déclaré Gordon Johndroe, un porte-parole de la Maison Blanche.
Les Etats-Unis "tiennent le Hamas pour responsable de la violation du cessez-le-feu et du regain de violences à Gaza", avait souligné auparavant la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.
De leur côté, l'ensemble des pays arabes et l'Organisation de la conférence islamique (OCI), basée à Djeddah, en Arabie saoudite, ont condamné les bombardements israéliens, qualifiés de "crime de guerre" par l'OCI qui regroupe 57 pays et représente 1,3 milliard de musulmans.
Les dirigeants de la Ligue arabe ont pour leur part décidé de tenir vendredi prochain à Doha un sommet extraordinaire consacré aux raids israéliens contre le Hamas à Gaza.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré "profondément inquiet" et a appelé à un "arrêt immédiat des violences".
Israël a lancé des raids aériens massifs contre le Hamas dans la bande de Gaza, tuant plus de 200 Palestiniens en représailles à la reprise des tirs de roquettes depuis le territoire contrôlé par les islamistes, et a averti que l'opération se poursuivrait autant que nécessaire.
Après ces raids samedi, des dizaines de roquettes ont été tirées de la bande de Gaza contre Israël.
Le représentant du Quartette pour le Proche-Orient (UE, Russie, ONU, Etats-Unis), l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, a appelé à un retour au calme "immédiat" et souhaité que Gaza soit de nouveau placé "sous la direction légitime de l'Autorité palestinienne".
L'UE a demandé l'arrêt des bombardements israéliens et des tirs de roquettes en provenance de Gaza tout en condamnant "l'usage disproportionné de la force".
Il n'y a "pas de solution militaire à Gaza", a rappelé la présidence française de l'UE, demandant "l'instauration d'une trêve durable".
Le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangères Javier Solana a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza tandis que le président français Nicolas Sarkozy a demandé "l'arrêt immédiat" des tirs de roquettes sur Israël et des bombardements israéliens sur Gaza.
Cette double demande a également été formulée par la Russie, le Royaume-Uni, l'Italie, la Suède, l'Autriche, la Norvège, l'Espagne ou la Suisse, ces deux pays jugeant toutefois, comme le Brésil, que la riposte israélienne était "disproportionnée".
Les Pays-Bas ont appelé Israël à "une retenue maximum", tout en condamnant "les provocations du Hamas".
La Turquie a réclamé l'arrêt immédiat des raids israéliens sur Gaza et exprimé son "mécontentement" face à ce qu'elle considère comme un "coup porté aux initiatives de paix".
Les raids israéliens "compromettent les dernières chances" de paix au Proche-Orient, a estimé le président de l'Internationale socialiste (IS) Georges Papandréou.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé la tenue dimanche au Caire d'une réunion d'urgence des ministres arabes des Affaires étrangères "pour examiner les raids israéliens contre Gaza".
A l'issue d'un entretien à Ryad, le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah d'Arabie saoudite ont appelé à un "arrêt immédiat de l'agression israélienne".
Un porte-parole de la Maison Blanche a indiqué que le roi Abdallah avait appelé le président George W. Bush et indiqué sans plus de détails que les deux hommes avaient parlé du "Proche-Orient".
L'Egypte qui a ouvert le terminal de Rafah, frontalier de la bande de Gaza, pour accueillir les blessés palestiniens, "condamne les agressions militaires israéliennes (...) et fait porter la responsabilité à Israël, en tant que force d'occupation, des morts et des blessés", a dit le président Hosni Moubarak.
En Iran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hassan Ghashgavi, a demandé une "action urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU, "de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de tous les pays pour empêcher le régime sioniste de poursuivre ses crimes". L'Iran fournit au Hamas une aide financière importante.
La Syrie a qualifié les raids israéliens de "crime barbare" et a appelé à la tenue d'un sommet arabe d'urgence.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a entrepris des contacts avec des dirigeants arabes pour trouver une position "ferme et sérieuse" face à l'offensive israélienne.
Des manifestations contre les raids israéliens ont eu lieu à Istanbul et à Beyrouth ainsi que dans de nombreuses villes arabes d'Israël.
A Bethléem, l'arbre de Noël, d'habitude allumé jusqu'à la fin des fêtes chrétiennes orthodoxes en janvier, devait être éteint samedi pour protester contre les raids israéliens.