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Écosse-France : l'avis des experts

Avant le match du XV de France en Écosse, dimanche, FRANCE 24 a demandé à un ancien joueur de chacune des deux sélections et à deux journalistes, l'un Français, l'autre Écossais, ce qu'ils pensent du choc à venir.

Didier Camberabero, ouvreur et buteur du XV de France de 1982 à 1991 (36 sélections)

"Il y a toujours une surprise dans le tournoi, et c’est souvent lors du premier match. Alors pourvu qu’elle n'ait pas lieu ce dimanche à Murrayfield ! Pour cette rencontre, l’équipe de France a été construite pour produire du jeu, comme le souhaite le sélectionneur. Avant, les Bleus essayaient plutôt de coller au style de leur adversaire. Là, le XV de France délaisse le jeu au pied et l’occupation du terrain, qui caractérisent le jeu écossais. Si on peut mettre cinq essais comme ça, tant mieux ! Mais il faudra faire attention : même si l’Écosse reste, cette année encore, la plus accessible des équipes britanniques, ses joueurs sont très forts physiquement et ils vont jouer avec beaucoup d’envie."

Gavin Hastings, arrière du XV du Chardon de 1986 à 1995 (61 sélections, 20 capitanats)

"Le bon moment pour jouer la France, c'est lors du premier match, à domicile. En général, les Français commencent timidement le tournoi, puis leurs performances s’améliorent. Il faut les faire tomber de leur piédestal. Il faut semer le doute chez eux, c’est le moment. Nous sommes costauds en mêlée et en touche. Nous sommes capables de rivaliser avec les cinq autres équipes. Quant aux Français, ils sont excitants, frustrants, décevants et brillants. Pour qualifier les Bleus, il faut utiliser une combinaison de ces adjectifs. La France est une équipe qui me rend fou. Ils ont beaucoup de talent, mais ne savent pas toujours l’exploiter."

Jérôme Prévot, journaliste à "Midi Olympique", l’hebdomadaire du rugby

"Arrivée d’Andy Robinson [le nouvel entraîneur de l'Écosse, ndlr] ou pas, avec l’Écosse, c’est chaque année la même histoire : on pense qu’ils vont renaître, mais ça ne se produit pas. les Écossais restent loin de leur niveau d’antan. Mais il leur arrive de faire de bons matchs de temps en temps, ce ne sont pas des tocards, alors méfiance. En ce qui concerne le XV de France, il y a des hauts et des bas, mais la qualité individuelle des joueurs est nettement supérieure à celle de l’Écosse. Les Français sont incontestablement favoris."

Kevin Ferrie, journaliste rugby au journal "Herald Scotland"

"Les Écossais sont de nature optimiste, et je pense que l’arrivée de l’entraîneur Andy Robinson à la tête de la sélection leur a apporté un surplus de confiance. À la différence de Matt Williams [entraîneur écossais de 2003 à 2005, ndlr] par exemple, il connaît bien leur jeu et sait comment les motiver. Pour ce match, Robinson est bien conscient qu’il faudra que son équipe frappe fort d’entrée de jeu. Les matchs de Coupe d’Europe ont montré que c’était la seule solution pour battre les Français qui, habituellement, montent en puissance tout au long de la rencontre. Quant à Mathieu Bastareaud (à qui Kevin Ferrie consacre un article cette semaine), il est l’une des pièces maîtresses du XV de France, même s’il est surtout là pour intimider physiquement."