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Lieberman adresse un message comminatoire au président syrien Al-Assad

"La prochaine guerre non seulement tu la perdras, mais tu perdras aussi le pouvoir", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, à l'adresse du président syrien, Bachar al-Assad (photo), au cours d'une conférence.

AFP - Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a prévenu jeudi que le président syrien Bachar al-Assad perdrait le pouvoir s'il provoquait une guerre contre Israël.

"Notre message doit être clair à Assad: la prochaine guerre non seulement tu la perdras mais tu perdras aussi le pouvoir toi et ta famille", a affirmé M. Lieberman lors d'une conférence à l'université Bar Ilan près de Tel-Aviv  retransmise à la radio publique.

"J'espère que ce message sera bien entendu à Damas", a ajouté le chef du parti ultra-nationaliste d'extrême droite Israël Beiteinou, en accusant M. Assad de ne "ne s'intéresser ni aux vies humaines ni aux valeurs humanistes, mais seulement au pouvoir".

"Il n'y a jusqu'à présent malheureusement pas eu de corrélation entre une défaite militaire et une perte du pouvoir. Gamal Abdel Nasser (l'ancien président égyptien) a perdu la guerre (en 1967), mais est resté au pouvoir, de même que (Hafez) Assad (le père du président syrien actuel) a perdu la guerre (en 1973) tout en demeurant au pouvoir", a poursuivi M. Lieberman.

Déjà lundi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait prévenu qu'"en l'absence d'accord de paix avec la Syrie, nous pourrions nous retrouver dans une confrontation militaire qui pourrait mener à une guerre totale".

En réaction aux propos de M. Barak, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a mis en garde Israël mardi contre tout projet de guerre contre la Syrie, estimant qu'un tel conflit se transformerait en "guerre généralisée".

"Israël accentue le climat de guerre dans la région", a accusé M. Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas. "Je dis à Israël, 'ne jouez plus le rôle de voyous dans la région en menaçant une fois Gaza, une autre fois le sud du Liban, puis l'Iran et maintenant la Syrie'".

Jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit pourtant prêt à accepter une médiation pour permettre une relance des négociations entre Israël et la Syrie gelées depuis plus d'un an.

"Le Premier ministre a déclaré à de nombreuses reprises qu'il est prêt à se rendre n'importe où pour négocier avec la Syrie sans condition préalable. Pour y parvenir Israël n'exclut pas l'aide d'une tierce partie impartiale", a indiqué un communiqué de son bureau.

La Syrie et Israël avaient engagé en mai 2008 des négociations indirectes par l'intermédiaire de la Turquie, portant sur le plateau du Golan occupé par Israël en 1967 et que Damas veut récupérer ainsi sur un éventuel accord de paix.

Mais ces discussions ont été rompues après l'offensive israélienne contre Gaza il y a un an.

La radio militaire israélienne a souligné néanmoins que le ton de M. Lieberman contrastait avec celui "apaisant" de M. Netanyahu vis-à-vis de la Syrie.

Les responsables israéliens ont également multiplié les avertissements contre le Liban: Yossi Peled, ministre sans portefeuille, a affirmé qu'Israël et le Hezbollah s'orientaient vers une nouvelle confrontation, et M. Netanyahu a accusé mardi Beyrouth de permettre au parti de développer sa force militaire.