Le président tchadien, Idriss Déby Itno (photo), a annoncé vouloir rendre visite le 8 février à son homologue soudanais. Toujours aux prises avec les accusation de la CPI, Omar el-Béchir n'a pas officiellement réagi à la demande de N'Djamena.
Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé mercredi qu'il allait rencontrer le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum le 8 février, une délégation tchadienne se rendant dès jeudi à Khartoum dans le cadre de la création de la force mixte tchado-soudanaise.
"J'irai le 8 février à Khartoum discuter avec le président el-Béchir", a affirmé M. Déby à N'Djamena lors d'une audience accordée à des représentants de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) rassemblés au Tchad. "Je suis un homme de dialogue et d'ouverture. La guerre n'a jamais arrangé les choses et je sais de quoi je parle messieurs les parlementaires. Le Tchad veut vivre en parfaite harmonie avec tous ses voisins", a-t-il assuré.
Le Tchad et le Soudan, qui entretiennent des relations chaotiques depuis cinq ans, s'accusant notamment de soutenir des rébellions hostiles à leur pouvoir, ont signé mi-janvier à N'Djamena un "accord de normalisation" assorti d'un "protocole de sécurisation des frontières". Dans ces accords, les deux pays se sont engagés à cesser tout soutien à leurs mouvements rebelles respectifs et ont également établi un calendrier en vue de la création d'une force mixte.
Béchir dénonce les "visées destructrices" de la CPI
Mais outre le processus de réconciliation avec le Tchad, le président soudanais el-Béchir doit de nouveau faire face aux pressions de la Cour Pénal Internationale (CPI).
Le gouvernement soudanais a accusé mercredi la Cour pénale internationale de vouloir compromettre les élections soudanaises d'avril et le processus de paix avec la rébellion du Darfour, en réexaminant l'accusation de génocide non retenue dans le mandat d'arrêt contre le président Omar el-Béchir.
itLe Soudan, qui ne reconnaît pas la CPI et refuse d'y soumettre ses citoyens, "se détourne de cette activité politique aux visées destructrices" qui tente de "compromettre le processus de paix en cours à Doha" et les "élections", indique un communiqué du ministère soudanais des Affaires étrangères.
La chambre d'appel de la CPI a ordonné mercredi aux juges de première instance de la Cour de La Haye de réexaminer leur décision de ne pas retenir le génocide dans leur mandat d'arrêt contre M. Béchir.
Ces juges ont émis le 4 mars 2009 un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest du Soudan) mais n'avaient pas retenu l'accusation de génocide demandée par le procureur Luis Moreno-Ocampo, qui avait interjeté appel en juillet 2009.