Mahmoud Khalil, leader du mouvement de contestation pro-palestinienne de l'université Columbia, réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts à l'administration Trump après avoir enduré 104 jours de détention "politique".
Mahmoud Khalil à New York le 1er juin 2024. © Jeenah Moon, Reuters
Le militant pro-palestinien Mahmoud Khalil a déposé plainte jeudi 10 juillet contre l'administration Trump pour réclamer réparation après 104 jours de détention "politique", réclamant 20 millions de dollars ou des excuses publiques du gouvernement américain.
Le leader du mouvement de contestation de l'université Columbia, à New York, réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts, "qu'il utiliserait pour aider d'autres personnes visées de la même manière", a dit dans un communiqué le Centre pour les droits constitutionnels (CCR), qui le représente en justice. Mais "il accepterait, en lieu et place du paiement, des excuses officielles et l'abandon de la politique inconstitutionnelle de l'administration", a ajouté l'organisation.
L'étudiant, diplômé en 2024, estime que les "mauvais traitements subis" lui ont causé "une grave détresse émotionnelle, des difficultés économiques, des dommages à sa réputation et une atteinte significative à ses droits", selon le CCR.
Il n'a pas pu assister à la naissance de son fils
Né en Syrie de parents palestiniens, titulaire d'une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars au pied de sa résidence universitaire par des agents en civil de la police fédérale des frontières (ICE). Il avait été transféré dans un centre de détention pour migrants en Louisiane, à des milliers de kilomètres, d'où il n'a pu assister à la naissance de son fils. Ses avocats ont toujours dénoncé une arrestation "politique" et injustifiée, qui aurait pour but de museler toute contestation de la guerre menée par Israël à Gaza.
L'administration Trump l'accuse au contraire d'être un "soutien du Hamas" et justifie la procédure d'expulsion par le risque qu'il ferait courir à la "politique étrangère" américaine.
L'étudiant a été libéré par la justice le 21 juin, mais sa procédure d'expulsion est toujours en cours.
"Rien ne peut remplacer les 104 jours qui m'ont été volés. Le traumatisme, la séparation d'avec ma femme, la naissance de mon premier enfant que j'ai été obligé de manquer", déclare-t-il dans le communiqué.
Contacté par l'AFP, le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a qualifié ses accusations d'"absurdes". "L'administration Trump a parfaitement agi dans le cadre de son autorité statutaire et constitutionnelle pour détenir Khalil, comme elle le fait avec tout étranger qui prône la violence, glorifie et soutient les terroristes, harcèle les juifs et endommage des biens", a aussi répondu une porte-parole du DHS, Tricia McLaughlin.
Avec AFP