Les Américains, arrêtés en compagnie de 31 enfants alors qu'ils s'apprêtaient à passer en République dominicaine, ont assuré ce week-end que leur intention était de lutter contre le trafic d'enfants. Une enquête a été ouverte.
AFP - Les dix Américains soupçonnés par la police haïtienne d'avoir "volé" 31 enfants ont assuré "lutter" contre le trafic d'enfants, dont ils sont accusés, et ont indiqué que leur intention n'était que d'aider les enfants, dans des entretiens à des médias américains ce week-end.
L'Espagne va offrir aux autorités haïtiennes un système d'identification génétique permettant de lutter contre les trafics d'enfants après le séisme.
Le système, baptisé "ADN-Prokids", consiste à relever les empreintes génétiques des mineurs déclarés sans famille, à partir d'échantillons de salive ou de sang et, parallèlement, à mettre sur pied un fichier génétique des parents ayant déclaré la disparition d'enfants, afin de comparer les deux listes.
Dans le monde, ce programme, qui a été mis en place dans plusieurs pays en 2009, a permis d'identifier 230 enfants de 12 nationalités différentes victimes de trafics.
"Vu la situation chaotique dans laquelle le gouvernement (haïtien) se trouve en ce moment, nous voulions simplement faire ce qui nous paraissait juste", a dit Laura Silsby, la chef du petit groupe, lors d'un entretien accordé dimanche au quotidien Idaho Press-Tribune, Etat du nord-ouest des Etats-Unis où est basée l'organisation à laquelle ils appartiennent. "Le Refuge pour une nouvelle vie des enfants" se présente comme une association caritative chrétienne.
Les dix Américains, cinq hommes et cinq femmes, ont été appréhendés près de la frontière avec la République dominicaine en compagnie de 31 enfants par un commissaire de police haïtien.
Selon le ministre haïtien des Affaires sociales et du travail, Yves Christallin, interrogé par l'AFP samedi, il s'agit d'un "vol et non d'une adoption".
Mme Silsby s'est élevée contre cette accusation. "Nous n'avons strictement rien à voir avec (le trafic d'enfants). C'est exactement ce contre quoi nous essayons de lutter".
"Nous sommes venus à Haïti pour aider ceux qui n'ont aucune ressource (...). Nous sommes certains que la vérité va éclater. Nous prions pour cela", a encore dit Laura Silsby à la chaîne de télévision CNN qui a pu l'interroger à la Direction centrale de la police judiciaire à Port-au-Prince, le lieu où elle et les neuf autres Américains sont détenus depuis samedi soir.
"Dieu nous donne force et réconfort", a dit Carla Thompson, une autre membre du groupe à CNN. "Nous allons très bien. Nous avons nos Bibles avec nous".
Le directeur général de la police, Mario Andresol, a indiqué qu'une enquête a été ouverte pour déterminer dans quelles circonstances les dix Américains sont entrés en possession des enfants, qui ont été transférés dans un hébergement au nord de la capitale.
De nombreux enfants ont été adoptés depuis le tremblement de terre qui a dévasté Haïti le 12 janvier, faisant 170.000 morts et jetant à la rue un million de personnes. Mais, le gouvernement haïtien comme les organismes spécialisés dans l'adoption s'inquiètent des possibles dérives, comme des adoptions sauvages voire du trafic d'enfants.