A la Une de la presse, ce lundi 23 septembre, les réactions mitigées au nouveau gouvernement de Michel Barnier avec un nouvel exécutif très ancré à droite. La crainte d’un nouvel embrasement en Nouvelle-Calédonie à la veille d’une date-anniversaire célébrée par les indépendantistes, et l’arrivée de CRS en Martinique, pour tenter de mettre un terme aux violentes manifestations contre la vie chère. Une offensive russo-américaine en Afrique. Et des chiens peints en pandas.
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A la Une de la presse française, les réactions au nouveau gouvernement de Michel Barnier. Un nouvel exécutif très ancré à droite. Cette nouvelle équipe, qui compte 12 membres de la majorité présidentielle, et 10 Républicains, sur 39 ministres et secrétaires d’Etat au total, est jugée "baroque et déséquilibrée" par "beaucoup" d’électeurs, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui évoque des Français "dubitatifs". "C’est un virage à droite toute et je n’ai clairement pas voté pour ça", regrette un macroniste, qui dit aussi ne toujours pas comprendre le choix de la dissolution, et qu’Emmanuel Macron "aurait dû laisser sa chance au Nouveau Front Populaire". "On a attendu deux mois pour se retrouver avec un gouvernement baroque de seconds couteaux, voulu par personne et qui sort des années RPR : tout ça pour ça!".
Un gouvernement "déséquilibré", aux faiblesses "trop flagrantes pour envisager son avenir avec sérénité" : pour La Croix, "ces difficultés existent évidemment, mais, paradoxalement, leur conjugaison pourrait créer les conditions d’une réussite ou au moins d’un engagement dans la durée". Le virage à droite séduit bien sûr Le Figaro, qui assure que Michel Barnier "doit sortir du en même temps" pour obtenir des résultats", l’alternative étant "le miracle ou la faillite", selon lui.
Ce gouvernement plus à droite mécontente, évidemment, à gauche. Libération critique un "pacte réac" et un gouvernement présenté comme "le bébé d’une dérive démocratique inquiétante", le résultat de "la désinvolture" avec laquelle Emmanuel Macron "joue avec les institutions, au point d’abîmer un des fondements (des) équilibres démocratiques : le vote". L’Humanité, très remonté par la nomination de figures connues pour leurs positions "utra-conservatrices", dont le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dénonce un gouvernement formé "par la grâce du RN". Le parti de Marine Le Pen est désormais en mesure de censurer le nouveau gouvernement à tout moment. Le Monde raconte comment le parti de Marine Le Pen "veut en profiter pour arracher quelques victoires, même symboliques", à un Michel Barnier, qui ne devra son sursis "qu’aux concessions faites à l’extrême droite".
Parmi les dossiers brûlants qui attendent le nouveau gouvernement, la Nouvelle-Calédonie, où les tensions restent extrêmement vives. La Voix du Caillou annonce "une vague bleue" sur l’archipel le déploiement d’"un dispositif de sécurité exceptionnel de 6.000 policiers, gendarmes et militaires". Alors que 13 personnes sont mortes depuis le début des émeutes en mai dernier, Le Figaro évoque les craintes d’une "nouvelle spirale de violence", à la veille du 24 septembre - date de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, en 1853. Cette date-anniversaire, longtemps célébrée par les indépendantistes, comme un jour de "deuil du peuple kanak", est plus que jamais une date "clivante" sur l’archipel, selon La Croix. Le journal rappelle que les indépendantistes du FLNKS veulent "toujours obtenir le retrait de la réforme du corps électoral", qui a mis le feu aux poudres en mai dernier, avant d’être simplement suspendue.
Toujours en Outre-Mer, nos confères de France Info font état d’une mesure inédite en Martinique, en proie depuis le début du mois à de violentes manifestations contre la vie chère : l’arrivée d'une compagnie de la CRS, une première depuis décembre 1959. A l’époque, des émeutes avaient fait trois morts, trois jeunes gens qui participaient à des rassemblements sur un fond de crise économique et sociale, déjà.
Dans la presse, également, les révélations du Wall Street Journal sur une alliance a priori inattendue contre les droits des personnes LGBT+ en Afrique : le quotidien américain raconte l’offensive des diplomates russes et de militants conservateurs américains se présentant comme les soi-disant "protecteurs des "valeurs africaines traditionnelles" face aux pressions d’un Occident néocolonial et décadent". Une offensive dont le but est faire adopter des législations contre les personnes homosexuelles. The Wall Street Journal détaille notamment le rôle joué par une femme, Sharon Slater, la responsable d’une ONG appelée "Family Watch International", qui a passé "les 25 dernières années à travailler avec des responsables européens, moyen-orientaux et africains, pour s'opposer à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'éducation sexuelle non axée sur l'abstinence". Un zèle qui l’a conduite, notamment, à financer, l’année dernière, une conférence en Ouganda sur "la façon de résister à la pression occidentale" sur ces questions - conférence pour laquelle l’ambassade russe en Ouganda a également mis la main à la poche, à hauteur de 300 000 dollars. L’Ouganda, rappelle The WSJ, est déjà l’un des pays à la législation anti-LGBT parmi les plus sévères au monde, où la récidive en cas de relations homosexuelles est passible de la peine de mort et où le simple fait d'enseigner l'attirance pour les personnes de même sexe fait encourir jusqu’à 20 ans de prison.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous cette info insolite du Parisien, qui raconte qu’un zoo chinois a récemment été obligé de reconnaître que ses pandas étaient en réalité… des toutous, es chiens chow-chow recouverts de peinture. Les responsables du zoo ont expliqué qu’il leur était impossible d’héberger de vrais pandas, une espèce protégée, à cause de la taille de leur parc et que de toute façon, tondre des toutous n’est pas si grave, parce que "les humains se teignent également les cheveux". Un internaute a évoqué "une version Temu du panda", le nom du géant chinois de l’habillement pas cher.
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