"Nous nous sommes préparés pour mener une longue guerre d'usure", a déclaré Yahya Sinouar lundi 16 septembre. Le chef du Hamas a ajouté que les "efforts conjoints" avec les groupes de "la résistance" au Liban, en Irak et au Yémen allaient "briser la volonté" d'Israël, dans un message de félicitations aux rebelles houthis du Yémen, qui ont mené dimanche une attaque au missile sur le centre d'Israël.
Lundi, de nouveaux bombardements israéliens ont fait plus d'une vingtaine de morts dans la bande de Gaza, selon des médecins et des secouristes. L'armée n'a pas confirmé ce bilan.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré, quant à lui, que la possibilité d'une solution diplomatique "s'éloignait" pour faire cesser les échanges de tirs avec le Hezbollah libanais à la frontière nord d'Israël avec le Liban. Une déclaration qui a ravivé les craintes d'une extension de la guerre.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté affirmé lundi à l'émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël, qu'un "changement radical" était nécessaire afin de permettre le retour de dizaines de milliers d'Israéliens déplacés de la zone frontalière.
Capacité à "résister"
Près d'un an après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans la bande de Gaza, assiégée et frappée par une catastrophe humanitaire.
Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdane, avait déjà fait savoir dimanche à l'AFP que le mouvement avait la force de continuer à "résister" à Israël.
"Il y a eu des martyrs et des sacrifices (...), mais en retour, il y a eu une accumulation d'expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance", a-t-il dit.
Lundi matin, une frappe a touché la maison de la famille Al-Qassas à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, tuant dix personnes, a déclaré à l'AFP une source hospitalière. Dans la même ville, l'hôpital Al-Awda a annoncé plus tard avoir reçu les corps de trois personnes tuées dans un bombardement.
Couvertes de draps blancs ensanglantés, plusieurs victimes, dont un enfant, ont été transportées à l'hôpital al-Awda de Nousseirat, selon des images de l'AFPTV.
Dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, dans le nord, six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur une maison et deux autres ont été tués à Rafah, dans le sud, selon la Défense civile. Un autre bombardement a fait trois morts à Beit Hanoun, dans le nord, selon cette source.
Au moins 41 226 morts à Gaza
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent, qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels qui inclut les otages tués en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée. En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que l'Union européenne et les États-Unis.
Son armée a lancé une offensive aérienne et terrestre qui a fait au moins 41 226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, qui ne détaille pas les combattants et civils tués. La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été contraints de se déplacer.
Disant agir en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban ont ouvert des fronts contre Israël après le début de la guerre.
Avec AFP