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Accepter Gérer mes choixC'est dans une robe à plumes que Bebe Vio est apparue aux yeux du monde entier lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet. L'escrimeuse italienne a participé au défilé haut en couleur sur la passerelle Debilly, aux côtés d'autres personnalités comme les drag-queens Paloma et Nicky Doll, au son du set de la DJ Barbara Butch. Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, Bebe Vio a de nouveau été conviée et elle a cette fois participé au relais de la flamme place de la Concorde.
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Accepter Gérer mes choixFrappée par la méningite
À seulement 27 ans, la championne, spécialiste du fleuret, qui va participer à ses troisièmes Jeux paralympiques, est devenue une figure incontournable du monde sportif... et même au-delà. Avec plus de 1,3 million de followers sur Instagram, l'escrimeuse en fauteuil, amputée des quatre membres, est une star mondiale, symbole de résilience.
De son vrai prénom Béatrice, la jeune femme a commencé l'escrime à l'âge de cinq ans, un sport dans lequel elle se distingue très rapidement. Six ans plus tard, sa vie bascule à la suite d'une méningite. La maladie nécrose ses quatre membres, et la jeune sportive échappe à la mort au prix de l'amputation de ses jambes et de ses avant-bras. La méningite laisse aussi des traces sur son visage, aujourd'hui encore marqué par des cicatrices. Suivent plusieurs mois d'hospitalisation au cours desquels elle réapprend à vivre à force de séances de rééducation motrice et de kinésithérapie.
Pour se relever de cette épreuve, la jeune fille se tourne vers l'escrime en fauteuil roulant, devenant alors la première escrimeuse de compétition sans bras ni jambes. Beatrice Vio utilise un fleuret identique à celui des valides grâce à des prothèses créées spécialement pour elle.
Aujourd'hui, elle avoue d'ailleurs préférer l'escrime handisport. "J'ai pratiqué l'escrime debout jusqu'à l'âge de 11 ans. La piste mesure 14 mètres de long : dès que j'en avais le courage, j'attaquais, mais quand j'avais peur, je reculais. En fauteuil, on ne peut pas, ils sont fixés et on y est attaché", a-t-elle raconté dans un entretien avec l'Équipe. "Dans notre sport, on doit forcément trouver le courage d'aller vers l'avant, sinon on a déjà perdu."
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Accepter Gérer mes choix"Je suis une femme chanceuse !"
Très vite, elle retrouve le chemin des podiums. En 2016 à Rio, elle décroche son premier titre paralympique. Cinq ans plus tard, à Tokyo, elle conserve sa couronne, engrangeant aussi quatre titres mondiaux et cinq européens. Grâce à ce palmarès et à son parcours, elle se fait connaître en dehors de l'escrime. Devenue une vraie star en Italie, elle multiplie les contrats avec des marques prestigieuses comme Dior et l'Oréal. Elle pose aussi en une de Vanity Fair ou encore Rolling Stones, et monte même les marches lors du dernier festival de Cannes.
La jeune femme est également l'une des figures du casting du document "Comme des phénix : l’esprit paralympique", sorti sur Netflix en 2020. "Je suis une femme chanceuse ! Je vais très bien avec mes quatre paires de jambes, mes mains Robocop et les marques sur mon visage cicatrisé. Je ne me reconnaîtrais plus sans eux", a-t-elle ainsi résumé dans son autobiographie intitulée "Mi hanno regalato un sogno" ("Ils m’ont donné un rêve").
Consciente d'être devenue un exemple, elle a aussi créé avec ses parents la fondation Art4sport, pour accompagner les enfants amputés avec le sport comme thérapie, ainsi que la Bebe Vio Academy, qui vise à promouvoir le sport paralympique et à rendre le sport accessible à tous. "Je viens d'une époque où, à l'école, on disait aux enfants : 'Ne t'assois pas sur le fauteuil, sinon tu vas finir pareil.' On cachait les handicapés. C'était un déshonneur pour la famille. Il fallait donc ne plus en faire un tabou", a-t-elle raconté à l'Équipe pour expliquer son engagement. La double championne paralympique milite aussi pour promouvoir la vaccination contre la méningite, alors que son médecin l'avait jugée trop jeune à l'époque pour recevoir une injection.
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Accepter Gérer mes choixElle n'exclut pas de mener un jour une carrière de dirigeante dans le monde sportif : "Je voudrais poursuivre mes études. Je ne veux pas être cette athlète qui prétend savoir faire autre chose. Mais à terme, je voudrais que le CIO et l'IPC ne fassent qu'un. En 2011, la Fédération italienne d'escrime a été la première au monde à réunir valides et handicapés sous la même bannière".
Ambassadrice du handisport, elle sait que les choses ont évolué positivement, mais que le combat continue. "Le handicap doit devenir une normalité. Paris 2024 travaille sur ce point en introduisant le sport dans les écoles, en faisant comprendre aux gens que l’important est de faire du sport ensemble, quel que soit le handicap. Et les enfants grandiront avec une notion de norme et une notion de handicap. C’est une victoire. Auparavant, les paralympiens étaient perçus comme des athlètes amateurs, ce qui n’est plus le cas avec Paris 2024. Les paralympiens sont des athlètes olympiques à part entière, avec un 'para' en plus", a-t-elle souligné auprès de la La Gazzetta dello sport.
En attendant de poursuivre ses engagements, elle espère décrocher un troisième titre paralympique à Paris sous la voûte du Grand Palais. Malgré un palmarès déjà très conséquent, elle aimerait vivre un autre moment de gloire, mercredi 4 septembre lors de son entrée en lice, même si elle avoue avoir peur, comme elle l'a écrit sur son compte Instagram : "Ce sont mes troisièmes Jeux et tout le monde attend de grandes choses de moi, mais ce ne sera pas facile de me répéter", a-t-elle avoué en toute franchise. "Je ne peux pas imaginer ce qui se passerait si l'hymne italien résonne. Cela me donne déjà envie de pleurer. Je sais très bien que le passé importe peu.. C'est ce qui se passera au Grand Palais qui compte. L'avenir est mon seul horizon".
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