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Au Bangladesh, la dirigeante en fuite Sheikh Hasina visée par une enquête pour meurtre
La justice bangladaise a demandé mardi l'ouverture d'une enquête visant la Première ministre déchue Sheikh Hasina pour le meurtre d'un homme abattu par la police lors de la répression des manifestations antigouvernementales de juillet.

Un tribunal au Bangladesh a demandé mardi 13 août une enquête sur l'ex-Première ministre déchue Sheikh Hasina et six hauts responsables de son gouvernement pour le meurtre d'un homme durant les manifestations de juillet.

L'avocat Mamun Mia avait déposé une requête en ce sens auprès du tribunal de Dacca, qui a demandé à la police d'ouvrir une enquête "contre les personnes accusées", a-t-il déclaré.

"Une requête a été déposée" auprès du tribunal de la capitale "contre Sheikh Hasina et six autres (personnes)", a déclaré Me Mia, qui représente un Bangladais ayant porté l'affaire devant la justice du pays.

Ces sept personnes sont accusées d'être responsables de la mort du propriétaire d'une épicerie abattu le 19 juillet par la police bangladaise, lors de la répression meurtrière des manifestations antigouvernementales.

Selon le quotidien bangladais Daily Star, l'affaire a été portée devant la justice par Amir Hamza Shatil, un habitant du quartier où ont eu lieu les coups de feu.

La police de Dacca visée

Outre l'ex-Première ministre déchue, l'ancien ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan et le secrétaire général du parti de la Ligue Awami – le parti de Sheikh Hasina –  Obaidul Quader sont visés dans cette affaire.

Sont également accusés quatre hauts responsables de la police qui ont été nommés par le gouvernement de Sheikh Hasina, dont l'inspecteur général de la police, Chowdhury Abdullah al-Mamun.

Le chef de la police judiciaire, Harun-or-Rashid, ainsi que deux officiers de la police de Dacca figurent aussi parmi les accusés.

La police bangladaise est critiquée pour la répression meurtrière des manifestations antigouvernementales, au cours desquelles plus de 450 personnes ont été tuées, dont 42 agents.

Le gouvernement de la dirigeante déchue est accusé de nombreuses violations des droits humains, dont les exécutions extrajudiciaires de milliers d'opposants politiques.

L'économiste et prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus, 84 ans, a pris la tête jeudi d'un gouvernement intérimaire après la fuite de Sheikh Hasina, 76 ans, vers l'Inde, au terme de quinze ans de pouvoir et avant que les manifestants prennent d'assaut sa résidence officielle à Dacca.

Avec AFP