Toby Roberts n'a que 19 ans. Pourtant, il a déjà consacré plus de la moitié de sa vie à la quête d'une médaille olympique. Un rêve mûri avec son père, également son coach depuis l'enfance. 

Le rêve d'or s'est mué en réalité vendredi 9 août sur le mur d'escalade du Bourget, aux Jeux olympiques de Paris. Une concrétisation des efforts qui s'est jouée à très peu : le Japonais Sorato Anraku, un autre prodige de l'escalade, mieux parti dans la première moitié du combiné (le bloc), a échoué à dépasser la performance de Toby sur la voie. À trois prises près. 

Pas de rancœur entre les deux adolescents, visiblement en bons termes si on en juge les embrassades sur le podium. Ils savent que l'avenir leur appartient. 

En redescendant de l'estrade, il était clair que Toby Roberts ne réalisait pas totalement, malgré l'énorme breloque autour du cou. Rencontre avec celui parfois surnommé "Terminator" en raison de sa capacité à ne rien lâcher, à donner l'impression qu'il planterait les dents dans une prise, si cela lui permettait de monter plus haut.

Qu'avez vous ressenti en voyant Sorato Anraku glisser, vous laissant la médaille d'or ?

C'était un choc d'être là en début de compétition. J'ai essayé d'éliminer toutes les attentes possible. [En le voyant tomber], j'ai compris que j'avais gagné l'or. C'était juste une poussée d'adrénaline, d'émotion et de bonheur.

Comment as-tu vécu la finale ?

Après le bloc, j'ai eu une montée d'adrénaline. Je savais que j'avais fait un bon tour et que je pouvais faire un bon résultat et avoir une médaille. 

Donc il était important de me calmer avant l'épreuve de voie. Quand je ne suis pas sur un mur, je tremble pas mal. 

J'ai mes petits rituels. J'écoute de la musique avec un lecteur MP3 mais pas de la musique relaxante, de la musique qui motive. Souvent Eminem, "Lose yourself". C'est ma musique préférée. Elle me met vraiment dans tous mes états. Et je me suis détendu et j'ai fait une bonne voie.

Comment tu en es arrivée à vouloir devenir champion olympique ?

Je fais de l'escalade depuis mes 7 ans. Et ca fait 10 ans qu'on travaille pour cette médaille avec mon père, depuis que Tokyo a annoncé l'introduction de l'escalade au programme olympique. 

Nous avions un plan pour en arriver là et ça a été un sacré voyage. J'ai participé à beaucoup de compétitions, avec des hauts et des bas. Mais finalement, être sur cette scène olympique, concourir devant cette foule et gagner la médaille d'or, c'est comme si rêve devenait réalité.

Qu'allez vous faire maintenant ?

Je vais certainement aller fêter ça. Il va bien y avoir une fête quelques part. Mais faut que je me lève pour la finale des filles demain, j'ai hâte !

Sinon, je n'imagine pas que ma vie va changer. Elle va rester la même. J'aime l'escalade et la compétition et c'est ce que je vais continuer à faire.

Après cette compétition, j'irai cependant aller faire de l'escalade en plein air parce que c'est beaucoup plus relaxant.