Maria Corina Machado, cheffe de file de l'opposition au Venezuela, a écrit jeudi dans une tribune au Wall Street Journal qu'elle se cachait et craignait "pour sa vie". La veille, elle avait appelé à la mobilisation contre la réélection contestée du président Maduro.
La cheffe de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado a écrit jeudi 1er août dans une tribune au Wall Street Journal qu'elle se cachait et craignait "pour sa vie" après la réélection contestée du président Nicolas Maduro, alors que l'opposition revendique la victoire.
"J'écris ces lignes cachée, craignant pour ma vie, ma liberté et celle de mes compatriotes", écrit-elle. Maria Corina Machado avait été déclarée inéligible par le pouvoir et avait laissé sa place de candidate de l'opposition au discret diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia. "Je pourrais être capturée au moment où j'écris ces mots", assure-t-elle.
Une source de l'opposition a indiqué à l'AFP que la dirigeante "est en sécurité" et qu'elle s'adresserait aux Vénézuéliens dans les prochaines heures.
"Après cette farce (proclamation de l’élection de Nicolas Maduro), des manifestations spontanées ont éclaté notamment dans les quartiers pauvres de Caracas et d'autres villes", écrit encore Maria Corina Machado. "M. Maduro a répondu par une répression brutale. Les forces de sécurité de l'Etat ont tué au moins 20 Vénézuéliens, en ont emprisonné plus de 1.000 et ont provoqué 11 disparitions", assure-t-elle.
Des ONG de défense des droits humains font état de 11 civils tués et de quelque 700 autres détenus. Le parquet a lui donné un bilan de 1 000 arrestations, et fait état d'un militaire tué.
"La répression doit cesser"
"La répression doit cesser immédiatement, afin qu'un accord urgent puisse être conclu pour faciliter la transition vers la démocratie (...) Nous ne nous reposerons pas tant que nous ne serons pas libres", conclut-elle. Mercredi, Maria Corina Machado avait appelé à la mobilisation.
Selon les résultats officiels du Conseil national électoral (CNE), que l'opposition accuse d'être aux ordres du pouvoir, Nicolas Maduro, 61 ans, héritier de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 5,15 millions de voix (51,2 %).
Le CNE, qui a fait état d'un piratage informatique, n'a pas publié les résultats détaillés par bureau de vote alors que l'opposition dit avoir elle regroupé plus de 80 % des bordereaux des bureaux. Selon ce décompte, Edmundo Gonzalez Urrutia a recueilli 67 % des voix.
Jeudi, le Brésil, la Colombie et le Mexique ont appelé à une "vérification impartiale des résultats". "Nous suivons avec une grande attention le processus de dépouillement des votes et nous lançons un appel aux autorités électorales du Venezuela pour qu'elles avancent avec célérité et publient les résultats détaillés par bureau de vote", indique le communiqué commun des trois pays. "Le principe fondamental de la souveraineté populaire doit être respecté à travers la vérification impartiale des résultats", ajoutent-ils, sans plus de détail sur les modalités d'une telle vérification.
Avec AFP