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Gaza : 70 morts à Khan Younès selon le Hamas, accord de réconciliation inter-palestinien à Pékin
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi que 70 Palestiniens avaient été tués dans des opérations israéliennes à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, soumis à d'intenses bombardements. Sur le plan politique, des factionspalestiniennes dont le Hamas et le Fatah ont signé mardi à Pékin un accord prévoyant la mise en place d'un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale" dans la bande de Gaza après la guerre.

Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé, lundi 22 juillet, à Washington, où il doit rencontrer jeudi le président américain Joe Biden, l'offensive de l'armée israélienne se poursuit contre le mouvement islamiste Hamas et d'autres groupes palestiniens dans la bande de Gaza.

Au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessés dans des "attaques de l'occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu'à maintenant", a indiqué lundi le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Contactée par l'AFP, l'armée n'a pas réagi dans l'immédiat. Mais dans un communiqué, elle a affirmé que son aviation et ses chars "avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région".

Devant l'hôpital Nasser de Khan Younès où morts et blessés ont été transportés, des scènes déchirantes ont lieu sous le regard impuissant des soignants : un homme brandit le cadavre d'un bébé en hurlant, une femme effondrée sous le chagrin se frappe la tête, des gens couverts de sang au regard hagard.

L'armée israélienne s'était retirée début avril de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire palestinien, en disant y avoir achevé après des mois de bombardements intenses et de combats, ses opérations contre le Hamas, considéré comme terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.

Mais plus tôt lundi, elle a ordonné à la population de quitter à nouveau l'est de Khan Younès, en disant préparer une "opération contre les organisations terroristes" après des tirs de roquettes en direction d'Israël à partir de la zone.

"Gaza est finie"

"Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner", et soudain "les obus tombent, puis les tracts d'avertissement", raconte Hassan Qoudayh, qui a dû fuir avec sa famille comme des milliers d'autres personnes qui sont parties dans la panique.

"Il y avait des martyrs dans les rues. Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien, rien. Assez !", a-t-il lancé.

Gaza : 70 morts à Khan Younès selon le Hamas, accord de réconciliation inter-palestinien à Pékin

Déplacé pour la quatrième fois, Youssef Abou Taimah n'en peut plus. "Nous allons vivre dans la rue ! On est épuisés, on n'en peut plus de ces déplacements".

Lundi soir, des frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza ont fait 12 morts dans la ville de Gaza et quatre dans le camp de Jabalia, selon le porte-parole officiel de la défense civile dans le territoire côtier palestinien.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque sanglante qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 44 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive de grande envergure aérienne puis terrestre dans le territoire palestinien, qui a fait plus de 39 000 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le Hamas confirme avoir signé un accord avec le Fatah

Sur le plan politique, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a salué mardi l'accord conclu par 14 factions palestiniennes qui prévoit la mise en place d'un "gouvernement intérimaire de réconciliation nationale" dans la bande de Gaza après la guerre.

"Le fait le plus marquant est l'accord prévoyant la formation d'un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale pour la gouvernance d'après-guerre de Gaza", a-t-il déclaré, après la signature à Pékin d'une déclaration commune par les différentes factions palestiniennes.

Quatorze factions palestiniennes, dont le Hamas et le Fatah, étaient réunies à Pékin cette semaine pour une nouvelle tentative de réconciliation.

Un membre du bureau politique du Hamas, Musa Abu Marzouk, a confirmé que son mouvement avait signé un accord avec d'autres factions palestiniennes dont son rival, le Fatah.

"Aujourd'hui, nous signons un accord sur l'unité nationale et nous déclarons que la voie à suivre pour achever ce processus est l'unité nationale. Nous nous engageons en faveur de l'unité nationale et nous l'appelons de nos vœux", a-t-il déclaré.

Le Fatah, fondé par le dirigeant historique des Palestiniens Yasser Arafat, et son rival le Hamas, en guerre à Gaza contre Israël, sont irréconciliables depuis le coup de force du Hamas qui a chassé l'Autorité palestinienne de la bande de Gaza en juin 2007, après plus d'un an de crise politique et de violences à la suite d'élections législatives.

Mais la guerre menée par Israël à Gaza contre le Hamas a relancé les appels à des discussions.

Avec AFP