À propos de l'Espagne, les Bleus sont "unanimes pour dire que c'est l'équipe qui joue le mieux dans ce tournoi", a déclaré Adrien Rabiot à la veille de la demi-finale de l'Euro 2024, mardi 9 juillet à Munich. Les Espagnols "ont leurs forces, peut-être leurs faiblesses aussi, en tout cas on est confiants", a tout de même ajouté le milieu de terrain français. Si la France n'a pas brillé en attaque, elle peut en revanche faire confiance à la solidité de sa défense, qui n'a encaissé qu'un seul but, sur penalty.
Au cours d'un tournoi peu emballant en terme de spectacle, l'Espagne a été la formation qui a le plus enchanté le public, avec 11 buts inscrits en 5 matches. Avec ses deux prodiges sur les ailes, Lamine Yamal (16 ans) et Nico Williams (21 ans), guidés par le capitaine Alvaro Morata, l'équipe de Luis de la Fuente a fait très forte impression et peut se préparer en toute confiance au choc face aux vice-champions du monde.
"J'ai 26 joueurs de haut niveau et qui sont compétitifs pour ces matches-là. Si l'un est absent, un autre jouera. Ce groupe a des qualités humaines et footballistiques exceptionnelles. Je sais qu'ils ne me décevront pas", a assuré De la Fuente, qui devra se passer de trois titulaires, les défenseurs Dani Carvajal et Robin Le Normand, suspendus, et surtout le milieu Pedri, victime d'une entorse du genou gauche et forfait pour la suite de l'Euro.
La France se présente comme l'antithèse de l'Espagne. Indigente dans son animation offensive et en manque cruel de créativité, les hommes de Didier Deschamps n'ont toujours pas marqué le moindre but dans le jeu et s'appuient essentiellement sur un bloc compact et imperméable.
Mbappé retrouve l'Espagne avant le Real
"Même si on ne fait pas tout parfaitement, on ne lâche rien, et quand il faut faire tourner les choses du bon côté, on a cette capacité. On a une solidité qui est exemplaire et essentielle dans une compétition. Quand vous marquez peu de buts, il vaut mieux ne pas en prendre", estime le sélectionneur.
Deschamps est, il est vrai, confronté à la méforme persistante de ses deux leaders techniques Kylian Mbappé et Antoine Griezmann. Le capitaine est l'ombre de lui-même dans cet Euro et ne se remet toujours pas des séquelles de sa fracture du nez, ainsi que d'une préparation gâchée par des soucis physiques au dos et au genou. "Je suis persuadé que Kylian, dans sa tête, comme tous les joueurs, est à fond depuis le départ", a tenté de rassurer le sélectionneur. "Je suis sûr que demain, comme l'ensemble du groupe, il fera tout pour être au maximum."
Cette demi-finale contre son futur pays d'adoption inspirera-t-elle l'attaquant avant de rejoindre le Real Madrid ? C'est ce qu'espère le patron des Bleus. Le technicien de 55 ans se retrouverait, en cas de succès, une 4e fois en finale sur les cinq derniers grands tournois, un exploit qui lui permettrait, de contester une fois de plus les nombreuses critiques sur la qualité de son jeu.
Mais avant de songer à un feu d'artifice le 14 juillet à Berlin, la défense française risque d'être mise à rude épreuve. Il faudra donc bien du courage au quatuor inamovible Jules Koundé-Dayot Upamecano-William Saliba-Theo Hernandez et au gardien Mike Maignan, irréprochable jusque-là avec un seul but encaissé sur penalty, pour résister à la furia espagnole.
Les Français ont démontré en quart de finale contre le Portugal (0-0 a.p. 5 t.a.b à 3) qu'ils possédaient, en plus de leur arrière-garde fermée à double tour, une force mentale capable de compenser leurs lacunes offensives. Les Espagnols, qui avaient subi la loi de la bande de Deschamps en finale de la Ligue des nations en 2021 (2-1) avant de soulever le trophée en 2023, devront s'en méfier.
"La France est une très bonne équipe et si elle a atteint les demi-finales, c’est grâce à ses propres mérites et sans surprise. Nous savons ce que ses joueurs peuvent faire. On peut discuter de la manière dont ils sont arrivés là, mais pour gagner, il faut aussi souffrir", a lancé Dani Olmo, auteur d'un but et d'une passe décisive face à l'Allemagne et qui aura la lourde tâche de remplacer Pedri à Munich.
Avec AFP