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Accepter Gérer mes choix"Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune". Contacté par France 24, Mohammed Abou Salmiya, qui dirigeait alors al-Chifa, le plus grand hôpital de Gaza, avait dépeint, le 13 novembre 2023, une situation particulièrement catastrophique. Arrêté une quinzaine de jours plus tard, il fait partie de dizaines de prisonniers palestiniens libérés le 1er juillet par Israël et transférés vers des centres médicaux de Gaza.
Le Dr Abou Salmiya, qui a indiqué qu'environ 50 détenus avaient été libérés le 1er juillet, a affirmé avoir été soumis "à de sévères tortures" lors de sa détention en Israël et avoir subi une fracture au pouce.
"Les prisonniers sont soumis à toutes sortes de tortures", a-t-il accusé lors d'une conférence de presse à l'hôpital Nasser, à Khan Younès. "De nombreux prisonniers sont morts dans les centres d'interrogation et ont été privés de nourriture et de médicaments."
"Pendant deux mois, les prisonniers n'ont mangé qu'une miche de pain par jour", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils étaient "soumis à des humiliations physiques et psychologiques".
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".
Le médecin, arrêté fin novembre, a affirmé avoir été détenu "sans inculpation". Le Shin Beth, l'agence de sécurité intérieure israélienne, étant "opposé à la libération des terroristes de l'unité Nukhba du Hamas impliqués dans les combats et les atteintes aux civils israéliens [...], il a été décidé libérer plusieurs détenus de Gaza qui représentent un danger moins élevé", d'après l'agence.
Les hôpitaux de Gaza ciblés
Les hôpitaux de Gaza ont été durement ciblés depuis le début de l'offensive militaire menée par l'armée israélienne en riposte à l'attaque sans précédent perpétrée dans le sud d'Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus du territoire palestinien.
Israël accuse le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce que le Hamas dément.
L'hôpital al-Chifa a été le théâtre de raids particulièrement intenses de l'armée. En avril et mai, au moins trois fosses communes y avaient été découvertes, d'après des sources locales.
"Sous [la] direction [de Mohammed Abou Salmiya], l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", avait assuré l'armée.
L'hôpital européen de Khan Younès a annoncé que le chef de son service orthopédique, le docteur Bassam Miqdad, figurait parmi les détenus libérés lundi.
Un correspondant de l'AFP a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer à l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa.
"Renoncement à la sécurité"
"La libération du directeur du centre médical al-Chifa, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a commenté le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur X.
שחרור מנהל בית החולים שיפא בעזה יחד עם עוד עשרות מחבלים היא הפקרות ביטחונית. הגיע הזמן שראש הממשלה יעצור את גלנט ואת ראש השב"כ מלנהל מדיניות עצמאית מנוגדת לעמדת הקבינט והממשלה.
— איתמר בן גביר (@itamarbengvir) July 1, 2024Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixDans un communiqué, le Hamas a estimé que "les signes visibles de torture et les témoignages terribles sur leurs tragiques conditions de détention réaffirment le comportement criminel du gouvernement fasciste d'occupation".
En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.
L'armée israélienne avait alors indiqué "ne pas être informée" de tels faits.
Elle avait ouvert une enquête en décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.
Avec AFP