L’Energy Observer, titanesque multicoque à l’empreinte écologique quasi nulle, a fait son retour vendredi dans le port de Saint-Malo après un tour du monde entamé en 2020. Cet ancien bateau de course a sillonné les océans du globe en totale indépendance énergétique et a fait une centaine d'escales dans 50 pays différents.
Fin d'une expédition hors norme. Le navire-laboratoire Energy Observer, premier navire capable de produire son propre hydrogène, a bouclé vendredi 14 mai un tour du monde entamé en 2020 en revenant à son port d'attache de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine.
Depuis sa première expédition, lancée en avril 2017 le long des côtes françaises, ce catamaran de course transformé en laboratoire flottant a parcouru grâce aux seules énergies renouvelables plus de 68 000 milles nautiques (environ 126 000 km), soit plus de trois fois le tour du monde.
En plus de sa pile à combustible et de son énergie photovoltaïque (plus de 200 m2 de panneaux solaires), l'Energy Observer exploite le vent grâce à ses "Oceanwings", des ailes de 12 mètres entièrement automatisées qui permettent d'augmenter la vitesse de navigation, de réduire la consommation ou de dédier les moteurs à la production d'hydrogène.
Au total, Energy Observer aura visité au cours de son odyssée plus de cinquante pays et effectué une centaine d'escales.
"Aventure humaine et technologique exceptionnelle"
Durant son périple, le navire long de 30 mètres "a démontré la viabilité des technologies propres et renouvelables dans toutes les conditions possibles, du froid de l’Arctique à la chaleur des tropiques", soulignent dans un communiqué les initiateurs du projet.
"Ce retour à Saint-Malo est une étape symbolique qui clôture un chapitre d'une aventure humaine et technologique exceptionnelle", déclare dans le communiqué Victorien Erussard, officier de marine marchande et coureur au large, qui est à l'origine du projet.
"Même s'il y a encore beaucoup à faire (...), nous avons démontré l'adoption possible de notre mix énergétique et prouvé la viabilité de certaines briques technologiques dans les environnements les plus extrêmes", souligne-t-il.
Au cours du voyage, 40 % de l'énergie utilisée était d'origine éolienne, 40 % d'origine photovoltaïque et 20 % provenait de l'hydrogène produit par le navire.
La société travaille sur un autre projet, l'Energy Observer 2, un cargo de 120 mètres de long, 22 mètres de large et d'une capacité de chargement de 5 000 tonnes, qui fonctionnera à l'hydrogène liquide.
Energy Observer planche aussi sur le concept d’un nouveau navire laboratoire (baptisé Energy Observer 3) qui doit expérimenter les carburants de synthèse et des technologies associées.
Après son escale à Saint-Malo, Energy Observer lèvera l'ancre pour Paris et sera amarré entre le pont de l’Alma et le pont Alexandre III à partir du 27 juillet.
Le transport maritime génère chaque année 3 % des gaz à effet de serre de la planète, selon l'Organisation maritime internationale, qui souhaite réduire les émissions nettes à zéro d'ici à 2050.
Avec AFP