Abdelrahim Alfarra, ambassadeur de Palestine auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, a accordé un entretien à France 24. Il estime que les États-Unis, premiers fournisseurs d'armes d'Israël, pourraient mettre un terme aux opérations militaires à Gaza "en une heure", par "un simple coup de téléphone". Mais contrairement à leurs discours, les "États-Unis d'Amérique, jusqu'à maintenant, ne veulent pas qu'Israël arrête la guerre et l'agression", tranche le diplomate.
Alors que l'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont reconnu mardi l'État de Palestine, et qu'Emmanuel Macron s'est dit "totalement prêt à reconnaître un État palestinien", nous recevons Abdelrahim Alfarra, le représentant palestinien auprès des Vingt-Sept. Interrogé sur la position française, le diplomate affirme que si la France décide de sauter le pas, "la plupart des États membres de l'Union européenne vont suivre". Mais le chef de l'Élysée a indiqué que la reconnaissance devait intervenir "à un moment utile", et pas sous le coup de "l’émotion".
Sur le terrain, l'armée israélienne continue de bombarder Rafah. Près de cette ville du sud de l'enclave palestinienne, des frappes sur un camp de réfugiés ont fait plusieurs dizaines de morts. Un "accident", "une erreur tragique", selon les termes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Transférer tous les habitants vers l'Égypte"
"Des mensonges", commente Abdelrahim Alfarra, pour qui Israël "vise bien des femmes et des enfants". "Et tout le monde sait pourquoi", poursuit-il : si l'objectif affiché par les autorités israéliennes est l'éradication du Hamas, la stratégie israélienne consiste, selon lui, à "faire pression" sur les populations afin de "transférer tous les habitants de Gaza vers l'Égypte".
Le mouvement islamiste dirige la bande de Gaza depuis 2007. Affaiblie, l'Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, conserve le pouvoir en Cisjordanie. Mais des ministres israéliens, dont Benjamin Netanyahu, essaient, selon Abdelrahim Alfarra, de "faire plier" l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui regroupe les factions palestiniennes, à l'exception du Hamas.
Si la guerre prend fin, pourtant, c'est "l'OLP qui va diriger Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza", assure le diplomate.