!["Rwanda Classified" : enquête internationale sur "la dérive autocratique de Paul Kagame" "Rwanda Classified" : enquête internationale sur "la dérive autocratique de Paul Kagame"](/data/posts/2024/05/29/1716968042_Rwanda-Classified-enquete-internationale-sur-la-derive-autocratique-de-Paul-Kagame.jpg)
À la Une de la presse, ce lundi 29 mai, l’enquête "Rwanda Classified", coordonnée par le collectif Forbidden Stories, est consacrée à la face sombre du régime rwandais, dirigé d’une main de fer par Paul Kagame depuis 24 ans. La visite du président gabonais de la "transition" à Paris. La liste des biens de l’époque coloniale dont Alger demande la restitution à Paris. Et des artistes en herbe, antiques et contemporains.
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À la Une de la presse, ce lundi 29 mai, l'enquête "Rwanda Classified", coordonnée par le collectif Forbidden Stories, est consacrée à la face sombre du régime rwandais, dirigé d'une main de fer par Paul Kagame depuis 24 ans.
Trente ans après le génocide qui a fait 800 000 morts au Rwanda, cette enquête, à laquelle Le Monde a contribué, met en lumière l'autre visage d'un pays souvent présenté comme le "Singapour de l'Afrique", un modèle de développement. Un État, en réalité, totalement verrouillé par le Front patriotique rwandais, parti quasi-unique, et surtout par son chef, Paul Kagame, élu à la présidence pour la première fois en 2000 et certainement reconduit le 15 juillet prochain, à l'issue d'une élection jouée d'avance. Un quatrième mandat et peut-être même un cinquième, dans la foulée, qui pourraient maintenir Paul Kagame au pouvoir jusqu'en 2034.
L'enquête de Forbidden Sorties a été déclenchée par la mort du journaliste rwandais John Williams Ntwali, décédé à Kigali en janvier 2023 après qu'une voiture a percuté son moto-taxi – un accident a priori banal, mais qui comporte beaucoup de zones d'ombre. John Williams Ntwali était connu pour ses enquêtes jugées dérangeantes pour le pouvoir. Les journalistes qui ont enquêté sur sa mort ont rencontré certains de ses proches et de ses confrères, qui affirment qu'il se disait constamment suivi et menacé – certaines menaces indiquant qu'il se ferait "rouler dessus", un jour, "quand [il serait] à moto".
Le Rwanda de Paul Kagame traque ses opposants, y compris hors de ses frontières. Le quotidien belge Le Soir, qui a aussi participé à cette enquête, révèle la nature multiforme de la répression contre la diaspora rwandaise, "de l'espionnage classique, avec des agents sous couverture, à l'espionnage électronique, via le logiciel Pegasus, en passant par des actions coups-de-poing contre des manifestants par des 'gros bras' proches de l'ambassade, comme lors de la visite de Paul Kagame à Bruxelles, en 2018, et même des projets d'assassinats ciblés". Le journal évoque aussi des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux, via des accusations de "négationnisme", voire de "complicité" de génocide. Au Royaume-Uni, The Guardian affirme que Johnston Busingye, l'ambassadeur rwandais, nommé en 2022, juste après l'accord conclu entre Rishi Sunak et Paul Kagame sur le transfert des demandeurs d'asile vers le Rwanda, a utilisé Interpol pour traquer les opposants du régime dans le monde entier, alors qu'il était ministre de la Justice dans son pays. Johnston Busingye avait reconnu ouvertement, en 2021, que le régime avait orchestré l'enlèvement de Paul Rusesabagina, le dissident rwandais qui a inspiré le film "Hôtel Rwanda".
Dans la presse, également, la visite en France du président de la "transition" du Gabon. Le Monde précise que le général Brice Oligui Nguema rencontrera Emmanuel Macron vendredi à l'Elysée, où il sera reçu avec les honneurs militaires. Un accueil en grande pompe, "comme un président 'normal'", d'après le journal, qui observe que le président de la "transition" est "jugé fréquentable" par Paris, "à l'inverse des militaires à la tête du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec lesquels les relations diplomatiques sont exécrables". Le Pays, quotidien burkinabé, note également le "deux poids deux mesures de la France dans ses relations avec les régimes militaires en Afrique", et parle d'"une visite qui ne manque pas d'intérêt" pour Paris, "en perte de vitesse sur le continent noir". L'Observateur Paalga, autre quotidien burkinabé évoque une visite qui "revêt un cachet particulier", moins d'un an après le coup d'État qui a mis fin au pouvoir d'Ali Bongo Ondimba, et par la même occasion, à plus de 50 ans de règne de la dynastie Bongo. Le journal évoque "un renouvellement de vœux de fidélité aux relations qui ont toujours unis Paris et Libreville. Donc pas de vagues au Palais du bord de mer", la résidence du président gabonais.
Paris a reçu officiellement d'Alger une liste de biens à lui restituer – des objets saisis par la France durant la période coloniale. Jeune Afrique indique que cette liste comprend notamment des lettres, le sabre et le coran de l'émir Abdelkader, grande figure de la résistance algérienne à la colonisation française. D'après le magazine, la restitution de ces objets "pourrait conditionner la visite en France du président algérien prévue à l'automne". Le quotidien algérien El Watan rappelle qu'Abdelmajid Tebboune a prévenu lors des dernières commémorations des massacres du 8 mai 1945 que le dossier mémoriel avec la France "ne saurait faire l'objet de concessions ni de compromis" et devait être traité de manière "audacieuse".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de plonger encore un peu plus loin dans le passé, dans l'Antiquité. The Guardian rapporte que des graffitis, probablement dessinés par des enfants, ont été découverts récemment dans l'ancienne ville romaine de Pompéi – des dessins de gladiateurs, notamment. Dans un registre plus contemporain, The Times raconte que le petit Laurent Schwarz, un artiste en herbe de deux ans et demi, originaire de Bavière, est en train de se faire une réputation de petit Picasso grâce à ses grands tableaux abstraits "audacieux et colorés", qui s'arrachent jusqu'à 6 500 euros sur le marché international. D'après le quotidien britannique, les thèmes de prédilection du jeune Laurent sont les éléphants, les chevaux et les dinosaures. 6 500 euros la toile, cela vaut la peine de jeter un coup d'œil aux créations de votre progéniture.
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