Jugé en appel pour des faits de violence, le journaliste tunisien est maintenu en détention jusqu'au jour du verdict, le 30 janvier. Taoufik Ben Brik dénonce un "procès politique", ses articles égratignant le régime autocratique du président Ben Ali.
AFP - Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik, jugé samedi par la cour d'appel de Tunis après sa condamnation pour violence à six mois de prison, a été maintenu en détention dans l'attente du verdict renvoyé au 30 janvier, a annoncé à l'AFP son avocat Mohamed Abbou.
"La Cour a refusé la demande de libération et a repoussé son verdict au 30 janvier contre toute attente", a regretté Me Abbou, estimant que "pour ce procès politique, l'issue ne peut être que politique".
Taoufik Ben Brik, condamné le 26 novembre à six mois de prison pour violence sur une femme, a assuré samedi être la cible d'un "procès politique".
Devant la Cour d'appel de Tunis, le journaliste a dénoncé "une affaire fabriquée par les services spéciaux" pour le punir de ses écrits hostiles au régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
"J'ai été arrêté deux heures après la parution d'une interview imaginée" avec le président Ben Ali, au moment où il postulait à sa réélection pour un nouveau mandat en octobre dernier, a-t-il déclaré.
Incarcéré depuis le 29 octobre, il avait été jugé en première instance coupable de "faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire des biens d’autrui" sur la base d'une plainte déposée par Rym Nasraoui, une femme d'affaires de 28 ans qui l'accuse d'avoir embouti sa voiture et de l'avoir battue et insultée devant deux témoins.
Ni la plaignante ni les témoins ne se sont déplacés pour le procès.
Le journaliste a été amené samedi de la prison de Siliana (130 km de Tunis) où il était incarcéré depuis sa condamnation en première instance.
Ses avocats, qui ont plaidé l'acquittement, n'étaient pas en mesure de dire s'il devait y retourner ou s'il serait détenu dans une prison de Tunis dans l'attente du verdict.