Accompagné de son épouse Peng Liyuan, le président chinois Xi Jinping a été reçu, mercredi 8 mai, par son homologue serbe Aleksandar Vucic sur un tapis rouge devant les principaux bâtiments gouvernementaux à Belgrade.
Signe de la solidité des relations, Pékin et Belgrade ont signé l'an passé un accord de libre-échange. La Chine a investi des milliards d'euros en Serbie et dans les Balkans, notamment dans les secteurs minier et manufacturier.
Aleksandar Vucic a souhaité la bienvenue à Xi Jinping et l'a qualifié "d'ami de la Serbie". "Le respect et l'amour qu'il trouvera ici, dans notre Serbie, il ne les trouvera nulle part ailleurs", a ajouté le dirigeant serbe.
S'adressant à la foule, Aleksandar le président serbe a ensuite déclaré : "Nous avons une position claire et simple en ce qui concerne l'intégrité territoriale de la Chine. Oui, Taïwan est la Chine".
Des propos qui ont probablement ravi Xi Jinping, car la plupart des dirigeants européens et occidentaux, même si leurs pays ne reconnaissent pas Taïwan, s'abstiennent en général de tenir des propos similaires de manière aussi affirmée.
La Chine a intensifié ces dernières années la pression sur Taïwan, île qu'elle n'a pas réussi à conquérir depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Frappes américaines
Xi Jinping était arrivé à Belgrade mardi soir après une visite d'État en France.
Accueilli avec faste, il a eu à Paris des échanges francs avec le président français Emmanuel Macron sur les différends commerciaux ou encore les liens Pékin-Moscou, vus avec suspicion par les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.
Outre la France, les deux autres pays choisis par Xi Jinping pour son premier voyage en Europe depuis 2019 - la Serbie, puis la Hongrie, où il se rendra mercredi soir - sont considérés parmi les plus amicaux à l'égard de la Russie et de la Chine sur le continent européen.
Le ministre serbe des Finances, Sinisa Mali, a déclaré à RTS que les discussions de mercredi porteraient sur "un grand projet", sans apporter de précisions.
La visite de Xi Jinping à Belgrade coïncide avec le 25e anniversaire du bombardement par les États-Unis de l'ambassade de Chine, qui avait fait trois morts le 7 mai 1999.
L'ambassade avait été touchée au cours d'une campagne de frappes menée par l'Otan contre des cibles serbes durant la guerre du Kosovo.
Les États-Unis s'étaient ensuite excusés, affirmant que des cartes non mises à jour avaient conduit le pilote de l'avion incriminé à se tromper de cible.
"Tragédie"
Revenant sur cet événement dans un article publié mardi dans le quotidien serbe Politika, Xi Jinping a écrit que l'Otan avait "bombardé sans vergogne" l'ambassade.
"Le peuple chinois chérit la paix, mais il ne permettra jamais que la tragédie de l'histoire se reproduise", a-t-il souligné, vantant par ailleurs "l'amitié à toute épreuve" entre la Chine et la Serbie.
Pour Stefan Vladisavljev, directeur de programme à la Fondation BFPE pour une société responsable, le choix de cette date anniversaire pour la visite d'État lui confère une "importance symbolique significative".
"L'accent devrait également être mis sur la promotion de la coopération existante entre les deux pays et sur l'annonce de projets qu'ils pourraient mettre en œuvre ensemble à l'avenir", a-t-il ajouté.
Avec AFP