Poursuivi aux États-Unis pour avoir eu des rapports sexuels avec une mineure en 1977, Roman Polanski a demandé au tribunal de Los Angeles en charge de l'affaire de le juger sans qu'il soit extradé. Sa requête a été rejetée.
AFP - Un tribunal de Los Angeles a rejeté vendredi la requête de jugement par contumace formulée par les avocats de Roman Polanski, poursuivi pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure en 1977 et actuellement assigné à résidence en Suisse.
Les avocats du cinéaste avaient pressé le juge Peter Espinoza de condamner M. Polanski sans que ce dernier ne soit extradé vers le territoire américain.
Lors d'une audience vendredi, le magistrat a rejeté la demande.
"Je choisis d'insister (pour que M. Polanski soit présent) pour défendre l'intégrité du système judiciaire. Il doit être présent", a dit le juge Espinoza. "J'ai clairement dit qu'il devait se rendre (...). La requête est rejetée".
Le magistrat s'est ainsi rangé à l'avis du procureur adjoint David Walgren qui avait estimé que "l'accusé est un fugitif. Il ne devrait pas, en fait il ne doit pas pouvoir dicter à ce tribunal, ou à un quelconque tribunal que ce soit, les conditions" dans lesquelles la Justice doit fonctionner. "M. Polanski doit se rendre".
Les avocats du cinéaste ont annoncé immédiatement après qu'ils allaient faire appel de cette décision.
Vendredi, la victime, Samantha Geimer, avait apporté son soutien à la requête des avocats de M. Polanski.
Roman Polanski, 76 ans, est assigné à résidence dans son chalet de la station huppée de Gstaad, dans les Alpes suisses.
Il a été arrêté le 26 septembre en Suisse sur mandat d'arrêt américain.
En mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, et déjà réalisateur mondialement reconnu, avait eu une relation sexuelle avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, en marge d'une séance de photographie chez l'acteur Jack Nicholson.
Quelques semaines plus tard, au cours de son procès pour viol, à la suite d'une plainte des parents de l'adolescente, M. Polanski avait plaidé non coupable avant de changer de stratégie et de reconnaître le détournement de mineure.
Mais le cinéaste s'était finalement enfui des Etats-Unis en 1978 avant le prononcé de sa sentence, craignant d'être lourdement condamné en dépit de ses aveux. Il n'est jamais retourné aux Etats-Unis depuis.
En décembre dernier, une cour d'appel californienne avait rejeté la demande d'abandon des poursuites déposée quelques semaines plus tôt par les avocats du réalisateur du "Pianiste", qui dénonçaient de graves erreurs de procédure au moment des faits.