
Après la découverte, ce vendredi matin, de 124 réfugiés sur une plage corse, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a vivement réagi, demandant un contrôle accru aux frontières de l'Union européenne.
Découverts sur la plage d'une réserve naturelle, située entre Bonifacio et Pianottoli-Caldarello, au sud de la Corse, les migrants, dont cinq femmes enceintes et 38 enfants, seront conduits en centre de rétention dans les prochaines heures. Une femme enceinte a été transférée à l’hôpital de Porto-Vecchio mais plusieurs observateurs ont constaté que les autres membres du groupe ne semblaient pas en mauvaise santé.
L’origine de ces "naufragés" dépourvus de documents d’identité est encore incertaine. Selon le préfet de Corse du sud, Stéphane Bouillon, la plupart seraient des Kurdes de Syrie.
Une information judiciaire ouverte
Ces clandestins avaient établi un campement de fortune sur le rivage où ils affirment avoir débarqué mercredi dernier. Mais l’absence d’embarcation à proximité de leur campement laisse penser que le groupe aurait été amené en Corse par des passeurs.
"Ils disent avoir fait un périple en plusieurs étapes à travers la Méditerranée", explique Stéphane Bouillon. "Ils ont été amenés jusqu'en Corse à bord d'un cargo" et probablement débarqués "à l'aide de petites embarcations" ajoute le préfet. Dans un entretien à l’AFP, une source proche du dossier a confié qu’un bateau suspect, russe ou ukrainien, aurait déjà été identifié.
En mer et sur terre, tous les moyens sont mis en œuvre pour localiser d’éventuels autres migrants et identifier le bateau qui les aurait acheminés sur la plage corse. Les gardes-côtes italiens ont également été mobilisés pour intercepter l’embarcation des potentiels passeurs.
Besson réclame une conférence
C’est la première fois que les autorités corses sont confrontées à une telle situation. Mais la découverte du groupe de migrants a suscité une vive réaction du ministère de l’immigration.
"Ces événements démontrent, une fois de plus, l’urgence absolue pour l’Union européenne de renforcer la surveillance de ses frontières extérieures” déclare Eric Besson.
Le ministre ajoute qu’il proposera à la présidence espagnole de l’Union européenne l’organisation d'un "sommet de crise" des pays européens concernés par l'immigration clandestine.
Précédent notoire pour la France, 910 kurdes avaient débarqué près de Saint-Raphaël dans le Var en 2001. Leurs "passeurs", huit Syriens, avaient été condamnés à des peines d'un à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Draguignan.