
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a officiellement déposé, lundi 25 mars, sa candidature à sa réélection devant le Conseil national électoral (CNE), accusé par beaucoup d'être aux ordres du pouvoir et de vouloir empêcher les candidatures de l'opposition menée par Maria Corina Machado.
"Monsieur le président Nicolas Maduro, monsieur le candidat du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), nous mettons le destin de la patrie entre vos mains, et nous savons que vous ne laisserez jamais tomber ce peuple", a lancé Diosdado Cabello, vice-président du PSUV, après avoir signé les documents officiels.
La date limite d'inscription des candidats est fixée à lundi. Si la candidature de Nicolas Maduro est désormais officielle, la principale plateforme de l'opposition n'a pas encore réussi à inscrire sa représentante.
#EnVivo 📹 | Inscripción de la Candidatura ante el CNE para las elecciones presidenciales del #28Jul de 2024. https://t.co/thoJPBMqNa
— Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) March 25, 2024Feu vert pour Maduro
Vêtu d'un survêtement blanc aux couleurs du Venezuela, et brandissant une pancarte avec des dessins de Simon Bolivar et de Hugo Chavez, Nicolas Maduro voulait faire de la cérémonie une démonstration. Il s'est fait accompagner au CNE par des milliers de partisans, dont beaucoup, vêtus de rouge, scandaient son nom.
Nicolas Maduro, 61 ans, est l'héritier du "chavisme", la doctrine de son prédécesseur Hugo Chavez (1999-2013) pour un "socialisme du XXIe siècle" basé sur des nationalisations et une forte présence de l'État et de l'appareil militaire.
Plus de 60 pays, dont les États-Unis, n'avaient pas reconnu sa réélection en 2018, boycottée par l'opposition. Cette non-reconnaissance avait débouché sur les sanctions économiques visant notamment le secteur pétrolier du pays, qui dispose des plus grandes réserves d'or noir de la planète.
Feu rouge pour Machado
Sa rivale Maria Corina Machado a remporté haut la main les primaires de la coalition Plateforme unitaire démocratique (PUD), et semblait pouvoir rallier derrière elle l'ensemble de l'opposition. Mais elle a été déclarée inéligible, accusée par le pouvoir de corruption et de soutenir une invasion étrangère. Des accusations qu'elle a toujours niées.
Pour pallier cette inéligibilité, elle a désigné vendredi une inconnue au même prénom pour la remplacer : Corina Yoris, philosophe et professeure d'université de 80 ans. "Nous allons mener ce combat ensemble", a déclaré Corina Machado, qui restera le visage de la campagne.
Toutefois, la PUD n'a toujours pas réussi à inscrire Corina Yoris. Même constat pour Manuel Rosales, gouverneur de l'État pétrolier de Zulia, candidat à la présidence en 2006 et qui aspire aussi à affronter Nicolas Maduro.
Avec AFP