À la Une de la presse, ce mardi 26 décembre, la poursuite des bombardements de l’armée israélienne sur Gaza après un week-end extrêmement meurtrier. La guerre à Gaza, dont le coût financier inquiète dans l’Etat hébreu. Le transfert de l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire en Arctique. Et quelques bonnes nouvelles recensées en 2023. Si si.
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À la Une de la presse, la poursuite des bombardements de l'armée israélienne sur Gaza après un week-end extrêmement meurtrier.
Aucun répit durant les fêtes de Noël dans l'enclave palestinienne, où le Hamas dénombre plus de 20 000 morts et l'ONU près de 85 % de personnes déplacées – des habitants condamnés à vivre au milieu des ruines, comme la famille à la Une, ce matin, d'Al Araby Al Jadeed, le journal qatari qui accuse Israël de vouloir se venger en détruisant tout et en rendant Gaza "invivable". Le Monde rapporte qu'une mission de l'OMS, l'organisation mondiale de la santé, s'est rendue dans les hôpitaux de la ville de Gaza ce week-end et a alerté sur "un désespoir croissant dû à la faim". Le chef de l'OMS a demandé "une augmentation immédiate de l'acheminement de la nourriture et de l'eau pour garantir la santé de la population".
La bande de Gaza où s'est également rendu hier le Premier ministre israélien, qui annonce une "intensification" des combats. Dans une tribune publiée par The Wall Street Journal, Benyamin Netanyahou martèle que la guerre ne prendra fin que lorsque "trois conditions préalables" seront remplies : quand le Hamas sera "détruit", Gaza "démilitarisée" et "l'ensemble de la société palestinienne déradicalisée". D'après le Jerusalem Post, la guerre à Gaza pourrait durer "au moins jusqu'au mois de février". Le quotidien israélien cite le ministre des Finances, qui a estimé hier le coût pour Israël de la poursuite du conflit à plus de 12 milliards d'euros supplémentaires en 2024 – ce qui devrait entraîner un quasi-triplement du déficit budgétaire.
La question du prix de la guerre est également évoquée par le Yediot Aharonot, qui indique que la guerre a déjà coûté la somme "faramineuse" de 18 milliards de dollars à l'État hébreu, soit l'équivalent de l'aide annuelle américaine versée à Israël. Le journal israélien relève que "bien que le problème ne soit pas officiellement abordé, il devient clair que le coût financier scandaleux de cette guerre est supérieur aux estimations de Tsahal", qui n'aurait pas pris en compte la possibilité d'une confrontation à grande échelle avec le Hezbollah libanais. Un coût extrêmement élevé, et dont "l'économie israélienne subit déjà les conséquences", d'après le journal.
De nombreuses voix dans le monde, y compris en Israël, s'opposent à la poursuite de la guerre à Gaza. Le journal français chrétien La Croix raconte un Noël endeuillé à Bethléem, en Cisjordanie, où le patriarche latin de Jérusalem a consacré son homélie aux victimes israéliennes et palestiniennes de la guerre et dénoncé la violence "incompréhensible" subie par les habitants de Gaza. Un message également relayé hier par le pape, dans sa bénédiction "urbi et orbi". "Gaza ne peut pas attendre", alerte aussi le quotidien espagnol El Pais, indigné par l'attitude des États-Unis, qui "autorisent de timides avancées" dans l'acheminement de l'aide humanitaire, mais "empêchent l'ONU d'imposer un cessez-le-feu de plus en plus urgent", en continuant d'opposer leur veto au conseil de sécurité.
"Il faut stopper Israël et les États-Unis", plaide aussi le quotidien français communiste L'Humanité. Pour soutenir son plaidoyer, le quotidien donne la parole à Magen et Maoz Inon, deux frères israéliens dont les deux parents ont été assassinés lors de l'attaque du Hamas, le 7 octobre. Quelques semaines après le drame, l'une des petites-filles de la famille a demandé si "on pouvait réparer grand-père et grand-mère". Les deux frères, dont l'un vit en Angleterre et l'autre en Israël, ont répondu qu'on pouvait "réparer le monde". Dans un texte rédigé spécialement pour L'Huma, Magen et Maoz Inon disent que leur vision de l'avenir commun des habitants de la région "est fondée sur la conviction que tous les êtres humains sont égaux et méritent le respect et la sécurité, [et qu']à long terme, et même s'il est très lointain, le seul véritable avenir, est celui de l'espoir et de la paix".
La guerre et la paix, il en est aussi beaucoup question en Russie, où les partisans de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny disent avoir enfin retrouvé sa trace. Alors qu'ils étaient sans nouvelles de lui depuis près de trois semaines, ses proches affirment qu'Alexeï Navalny a été transféré dans la colonie pénitentiaire de Kharp, au fin fond de l'Arctique, à 2 000 km au nord-est de Moscou – un établissement fondé sur le site d'un ancien camp de travaux forcés du goulag soviétique, d'après The Moscow Times, qui évoque une tentative d'isoler encore davantage l'opposant et fait état de témoignages d'anciens et actuels détenus décrivant un environnement particulièrement dur, aux conditions de vie déplorables et où les prisonniers subissent des violences à la fois physiques et psychologiques.
Le quotidien russe indépendant fait aussi état du projet des autorités russes de mobiliser 400 000 soldats contractuels pour le front ukrainien en 2024, soit le même nombre qu'en 2023. Un objectif auquel elles pourraient parvenir, en raison du faible niveau de vie en Russie, selon le journal, qui précise que le salaire mensuel moyen Russie est d'environ 70 000 roubles, soit 760 dollars, contre 2 200 dollars pour les soldats contractuels. Mais face à une guerre qui s'éternise, les autorités russes réussiront-elles à faire le plein ? The Guardian rappelle que la grande campagne de mobilisation lancée en septembre 2022 avait permis de recruter près de 300 000 contractuels supplémentaires, dont les épouses et les mères se mobilisent depuis des semaines pour demander leur retour. Selon le journal britannique, leur mouvement de protestation a émergé après l'annonce, en septembre dernier, qu'il n'y aurait finalement pas de rotation des troupes en Ukraine et que les soldats ne rentreraient chez eux qu'une fois que "l'opération militaire spéciale", comme on dit à Moscou, serait terminée.
On ne se quitte pas là-dessus. Si cette riante actualité vous plonge le moral dans les chaussettes, je vous propos de consulter le papier concocté par nos camarades du site de F24, qui ont, malgré tout, recensé quelques bonnes nouvelles en 2023. Si si. Des avancées prometteuses sur la maladie de Parkinson à la baisse sensible de la déforestation en Amazonie, il y a de quoi se mettre un peu de baume au cœur. Personnellement, je me réjouis tout particulièrement d'apprendre que certaines espèces animales se portent un peu mieux : deux espèces d'antilopes, l'oryx algazelle et les antilopes saïgas, reprennent ainsi du poil de la bête et voient leur population augmenter, de même que le phoque moine de Méditerranée et l'écureuil plantain, une espèce qui vit en Indonésie et qui n'est désormais plus considérée comme vulnérable. La population des rhinocéros africains a quant à elle augmenté de 5 % en un an, et dépasse à présent les 23 000 individus. L'année 2024 sera-t-elle l'année du rhinocéros ?
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