Israël a admis mardi envoyer "de gros volumes d'eau" dans des tunnels utilisés par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza pour les "neutraliser", assurant ne pas compromettre l'accès à l'eau potable de la population civile. Par ailleurs, un commando des forces israéliennes, déguisé en personnel médical et en civil, a pris d'assaut un hôpital à Jénine, en Cisjordanie occupée, tuant trois hommes présentés comme des "terroristes". Voici le fil du 30 janvier 2024.
L'essentiel à retenir
- Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, a affirmé que son mouvement avait reçu une proposition de trêve avec Israël, résultat d'une réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
- L'armée israélienne a admis inonder les tunnels creusés par le Hamas dans le sous-sol de Gaza afin de les "neutraliser", l'un des objectifs tactiques de la guerre, assurant ne pas compromettre pour autant l'accès à l'eau potable de la population civile.
- Antonio Guterres a réuni mardi à New York les "principaux donateurs" de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) pour tenter de maintenir son financement alors que 12 employés de l'agence sont accusés d'avoir participé aux attaques du 7 octobre en Israël. La suspension des financements à l'Unrwa aura des "conséquences catastrophiques", ont alerté les chefs de plusieurs organisations de l'ONU.
- Le gouvernement israélien a accusé l'agence onusienne d'être "fondamentalement compromise" en laissant notamment le Hamas "utiliser ses infrastructures" pour mener ses activités militaires et "cacher des terroristes".
- Face aux risques d'extension du conflit, le président américain a assuré qu'il "ne cherchait pas" une "guerre plus étendue au Moyen-Orient", après une frappe de drone attribuée à des combattants pro-Iran et ayant tué trois militaires américains dimanche en Jordanie.
- En Cisjordanie, un commando des forces israéliennes, déguisé en personnel médical et en civil, a exécuté trois hommes présentés comme des "terroristes" dans un hôpital de Jénine.
L'essentiel de la veille
- Le Hamas a déclaré vouloir un cessez-le-feu "complet" avec Israël en préalable à tout accord sur une libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza.
- "Un travail très important et productif a été accompli et il y a un réel espoir pour l'avenir", a déclaré lundi Antony Blinken au sujet des négociations en vue d'une trêve.
- Téhéran "n'a aucun lien et n'a rien à voir avec l'attaque sur la base américaine", a affirmé la représentation permanente de l'Iran à l'ONU après la mort de trois soldats américains en Jordanie. Une attaque au drone à laquelle Joe Biden a promis de répliquer, pointant des groupes pro-Iran. C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, faisant de nouveau craindre une escalade des tensions.
- Douze pays ont annoncé suspendre leurs financements à l'Unrwa – l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens –, dont 12 membres sont soupçonnés par Israël d'avoir été impliqués dans l'attaque du Hamas le 7 octobre. En l'absence de financements pérennes, l'Unrwa a déclaré qu'elle serait dans l'impossibilité de poursuivre sa mission d'assistance à Gaza et dans la région au-delà de février.
- Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de 26 637 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Le ministère recueille les informations fournies par les hôpitaux de l'enclave et par le Croissant-Rouge palestinien.
Le ministère de la Santé à Gaza n'indique pas comment les Palestiniens ont été tués, que ce soit par des frappes aériennes et/ou des tirs de barrage israéliens ou des tirs de roquettes palestiniens ratés. Il décrit toutes les victimes comme des victimes de "l'agression israélienne" et ne fait pas non plus de distinction entre les civils et les combattants.
Au cours des quatre guerres et des nombreux accrochages entre Israël et le Hamas, les agences des Nations Unies ont régulièrement cité les chiffres du ministère de la Santé dans leurs rapports. Le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge palestinien utilisent également ces chiffres.
Au lendemain des précédents épisodes de guerre, l'Office humanitaire des Nations Unies a publié des chiffres des victimes sur la base de ses propres recherches dans les dossiers médicaux. Les chiffres de l'ONU concordent largement avec ceux du ministère de la Santé de Gaza, à quelques différences près.
Pour en savoir plus sur les bilans du ministère de la Santé de Gaza, cliquez ici ou ici.
France 24 avec AP